Les grévistes exigent «que l'Etat prenne en charge le sort de la Socerca d'Amizour et de ses dizaines de travailleurs et éviter que la situation ne s'empire davantage entre les deux parties». Sous une pluie battante, des dizaines d'employés de l'entreprise Socerca d'Amizour se sont rassemblés, dans la matinée du mardi 26 novembre, devant le siège de la wilaya de Béjaïa pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur leur situation. En grève depuis juin dernier et sans salaire depuis six mois, les travailleurs sont en colère et accusent les pouvoirs publics de les avoir «abandonnés à leur sort». «J'ai rejoins la Socerca d'Amizour très jeune, dés son ouverture en 1993. Aujourd'hui, la quarantaine passée et père de quatre enfants, ils veulent me mettre à la porte sans un sou. C'est inadmissible», s'est insurgé un employé rencontré sur les lieux. Il ne veut surtout pas entendre parler d'une éventuelle dissolution de l'entreprise tout comme ses dizaines de collègues. Ils sont cent quatorze salariés qui risquent de se retrouver dans la rue dans les prochains mois, voire les prochains jours si la situation de l'entreprise n'est pas prise en main. Les salariés demandent à l'Etat «de réagir en urgence» pour sauver leurs postes d'emploi. «Nous sommes ici pour dénoncer l'indifférence de la tutelle, des pouvoirs publics à la situation que vivent ces cent quatorze employés et pères de familles de la Socerca. L'Etat doit trouver une solution à cette entreprise», a lancé Arezki Fatah, le SG de la section syndicale de l'entreprise et principal représentant des travailleurs grévistes. «Nous allons rester ici le temps qu'il faudra pour convaincre les pouvoirs publics, notamment le wali de nous écouter», a-t-il déclaré en expliquant que depuis des années l'avenir de cette entreprise et de ses travailleurs est compromis. Les travailleurs concernés exigent des moyens de la tutelle pour «acheter les équipements nécessaires et de la matière première pour faire fonctionner l'entreprise» ou, simplement, payer leurs droits aux travailleurs et «les laisser partir dignement». Bien que la majorité des travailleurs préfèrent lutter le temps qu'il faut pour sauver leurs emplois. «Nos revendications sont claires : Que l'Etat prenne en charge le sort de la Socerca d'Amizour et de ses dizaines de travailleurs et éviter que la situation ne s'empire davantage entre les deux parties», a-t-il ajouté. Autour de lui, les dizaines de travailleurs qui se sont agglutinés autour du portail principal du siège de la wilaya partagent aussi son avis. Ils assurent que leurs actions seront pacifiques mais promettent de les intensifier si les pouvoirs publics ne réagissent pas pour prendre en charge leurs réclamations. «Nous avons été reçus par le P/APW qui nous a assurés qu'il transmettra nos doléances au ministre du développement Industriel et de la promotion de l'Investissement, dans les plus brefs délais», a déclaré encore le SG de la section syndicale de la Socerca d'Amizour. Les représentants des grévistes ont été reçus en fin de matinée par le secrétaire général de la wilaya au lieu du wali «qui n'était pas à son bureau». «Le SG de la wilaya nous a promis de transmettre nos doléances au wali et nous a demandé de rédiger une demande d'audience au wali. Ce que nous allons faire et j'espère que nous trouverons une oreille d'écoute auprès de lui», a affirmé H. Azioua, membre de la section syndicale de l'entreprise.