Pourtant, l'annonce d'une réunion entres les deux parties le 17 janvier dernier avait redonné une lueur d'espoir aux grévistes. Le conflit qui oppose les salariés de l'unité de l'ERENAV, entreprise de réparation navale, de Béjaïa à leur direction ne semble pas près de s'arrêter. Dans une déclaration rendue publique en début de la semaine dernière, les employés en grève depuis deux mois ont encore appelé à un rassemblement devant le siège de la wilaya mercredi passé. Cet énième appel au rassemblement dans un lieu public a failli dégénérer suite à l'intervention des agents de la police qui ont empêché les grévistes de quitter le siège de leur direction. Certains d'entre eux ont été interpellés et conduits au commissariat, selon les déclarations des employés qui précisent que les forces de police ont agi sur une décision de justice. Pourtant, l'annonce d'une réunion entres les deux parties le 17 janvier dernier avait redonné une lueur d'espoir aux grévistes. La réunion qui a rassemblé la direction de l'ERENAV, la direction de la SGP Gestramar, la FNTT et les sections syndicales locales de l'UGTA ainsi que le Collectif des travailleurs de l'ERENAV a abouti à l'engagement de la section syndicale des travailleurs et de la FNTT à œuvrer au retour au travail des grévistes. De son côté, le PDG avait donné son accord de principe pour la réintégration de deux des trois syndicalistes licenciés. Les grévistes brandissent aussi un document de l'inspection générale du travail daté de 24 décembre 2012 sommant la direction de l'ERENAV de reconsidérer le licenciement des trois syndicalistes inférant que le délai de prescription de l'acte disciplinaire de 60 jours n'a pas été respecté. Dans leur déclaration, les contestataires estiment que cette réunion «n'a débouché sur rien de concluant, au contraire elle n'a fait qu'accentuer une situation déjà compliquée». Pour eux, le refus du DG de réintégrer l'un des syndicalistes licenciés est lié à «un vieux conflit». Ils réclament la réintégration de l'ensemble des trois syndicalistes licenciés et s'interrogent sur le sort des 190 contractuels de l'entreprise qui, selon eux, risquent de perdre leurs contrats. «Depuis le début de notre mouvement, nous n'avons cessé d'interpeller notre direction sur la gravité de la situation et la nécessité de trouver une solution à la crise afin de sauver notre entreprise», insistent les contestataires qui accusent leur direction d'user «d'intimidations et de manipulations» à l'encontre des grévistes dans le but de «monter les travailleurs les uns contre les autres». La situation dans son ensemble paraît très confuse en ce moment à l'Erenav de Béjaïa. Les grévistes assurent qu'ils ne sont pas près de baisser les bras. «Ces manœuvres malintentionnées ne font qu'augmenter notre détermination à aller au bout de notre action contrairement à ce que pensent nos responsables», lit-on dans leur déclaration. Le directeur adjoint de l'ERENAV, Ali Sali, avait lancé un appel, en début du mois de janvier dernier, aux employés grévistes pour reprendre le travail en donnant des garanties que les contrats des 190 travailleurs contractuels seront renouvelés, tout en sollicitant l'aide des pouvoirs publics pour mettre fin au conflit au sein de l'ERENAV qui aura déjà coûté à l'entreprise plus de 60 milliards de centimes.