La 3G ne sera effectivement lancée que vers la fin décembre 2013. Ce qui va à l'encontre des propos tenus par le président de l'ARPT, annonçant sa commercialisation pour la mi-décembre. Au lendemain d'un énième report de la téléphonie mobile de troisième génération (3G+), spécialistes et usagers ont avancé des considérations politiques liées à la prochaine élection présidentielle. Chez l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications, on invoque plutôt le respect des procédures. «Il s'agit de propos sans fondement. Il n'y aucune considération politique derrière ce report. Le report est un report technique, c'est plutôt un décalage technique lié à des considérations procédurales administratives et juridiques», a d'abord expliqué hier à la radio le président de l'ARPT, Mohamed Toufik Bessaï. Selon lui, ce contrechamp répond à l'idée d'un temps administratif qui est distinct du temps commercial que préconisent les opérateurs. «On aurait pu aller plus vite, mais le respect des procédures a fait en sorte que l'opération de lancement soit entourée de plus de sérieux et de légalité, contrairement aux précipitations des opérateurs et l'engouement du large public», dira ce responsable, assurant que le décret d'attribution définitive des licences 3G aux trois opérateurs mobiles sera signé «aujourd'hui ou demain (lundi ou mardi, ndlr)». Passée cette formalité, l'ARPT fera, d'après lui, «notification aux trois opérateurs pour le lancement du chantier qui ne saurait dépasser les trois mois». Sur la question des prix des offres, la 3G devra coûter moins cher, pour les usagers, que la 2G actuellement en vigueur. Mais dans l'immédiat, les offres 3G+ seront «très différentes de celles que nous connaissons actuellement» avec la 2G car, selon ses propos, les opérateurs devront «amortir» leurs investissements dans ce créneau. «Mais à terme (moins d'une année), ils devraient proposer des prix attractifs pour la 3G+», croit savoir Mohamed Toufik Bessaï, en s'engageant à ce que le gendarme des télécoms «veillera à ce que ces choses-là soient respectées par les opérateurs». Jeudi dernier, Zohra Derdouri, la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, avait déclaré que la 3G ne sera pas lancée comme prévu le 1er décembre. Le décret de délivrance de la licence définitive aux trois opérateurs n'était pas encore signé. Et même s'il était signé avant la fin de la semaine, assurait la ministre, les obligations techniques consécutives vont faire en sorte que la 3G ne sera effectivement lancée dans le pays que vers la fin de décembre 2013. Des propos qui vont à l'encontre de ceux tenus par le président de l'ARPT, annonçant sa commercialisation pour la mi-décembre. Sur un autre registre, l'ARPT avait annoncé qu'une numérotation spéciale sera dédiée à la téléphonie mobile 3G+. Au micro de la radio, Mohamed Toufik Bessaï persiste et signe. Selon lui, la décision était conforme au cadre juridique algérien, qui prescrit qu'il ne peut y avoir qu'une licence par segment ou technologie. La portabilité n'est pas une priorité Ceci dit, l'ARPT envisageait de travailler avec les opérateurs de téléphonie mobile pour l'«émergence d'une solution consensuelle» permettant une «implémentation» du numéro unique préservant la séparation juridique des licences 2G et 3G. A ce propos, le numéro dédié à la 3G+ reste, à ses yeux, une «décision transitoire n'excédant pas trois trimestres». D'ici 5 ans, le nombre d'abonnés à la 3G+ «n'excédera pas les 3 millions d'abonnés». Interrogé sur la portabilité, c'est-à-dire la possibilité de changer d'opérateur tout en gardant le même numéro, il a répondu que cette question «n'est pas une priorité pour l'Algérie». Pour appuyer ses dires, il a indiqué la portabilité «n'est pas un succès dans les pays où le prépayé est dominant», précisant que l'Algérie enregistre 98% d'abonnements en prépayé.