Le processus de valorisation des gisements de fer de Gara Djebilet et de Mecheri Abdelaziz a été entamé hier. Ce projet, qui date des années 1970, connaîtra un début de concrétisation après la décision prise par les autorités de le prendre en charge avec des moyens nationaux. En effet, hier a eu lieu, au siège du ministère de l'Energie et des Mines, la cérémonie de signature du pacte d'actionnaires pour la création d'une nouvelle société minière qui sera chargée de l'étude, l'exploitation, le transport, la transformation et la commercialisation du minerai de fer et ses dérivés à partir des gisements de Gara Djebilet et de Mecheri Abdelaziz, qui sont considérés parmi les plus grands au monde avec des réserves de 2,5 milliards de tonnes. Le gisement de Gara Djebilet est situé à 130 km au sud-est de Tindouf et à 1600 km au sud de la côte ouest, tandis que celui de Mecheri Abdelaziz est situé à 400 km à l'est de Tindouf et à quelque 250 km de Gara Djebilet.(Suite page 7)Lies Sahar La nouvelle société minière a pour nom Société nationale du fer et de l'acier (Feraal SPA). Dotée d'un capital de 200 millions de dinars, elle sera détenue à hauteur de 55% par Sonatrach à travers son holding Sonatrach-Activités industrielles externes (AIE), par le groupe industriel minier Manal, Manadjim El Djazaïr à hauteur de 25% et par le groupe Sider à hauteur de 20%. Le rôle dévolu à Feraal sera de satisfaire les besoins de l'industrie sidérurgique algérienne en matières premières et en produits semi-finis. Le surplus sera destiné à l'exportation. Selon les études qui ont été faites, l'investissement dédié au projet sera de 15 milliards de dollars y compris pour les moyens de transport du minerai par voie ferrée ou par pipe sur 1600 km, distance qui sépare les gisements de la côte ouest du pays. Dans sa phase d'exploitation, le projet permettra de créer 5000 emplois directs et 25 000 emplois indirects. Dans la phase de réalisation, le projet va créer 15 000 emplois. Une deuxième société a été créée pour valoriser le gisement de baryte de Draissa, situé dans la wilaya de Béchar Béchar. Il s'agit de la société nationale de la baryte Barytal. Dotée d'un capital de 200 millions de dinars, elle sera détenue par trois filiales du groupe Sonatrach, l'ENSP avec 20%, l'ENTP avec 20% et l'Enafor avec 20%. Le reste du capital sera détenu par le groupe Manal à travers sa filiale ENOF à hauteur de 40%. Barytal sera chargée de l'étude, le développement, l'exploitation et la commercialisation de la barytine du gisement de Draissa. Elle pourra aussi valoriser d'autres substances minérales entrant dans la composition des fluides de forage. Le nombre d'emplois attendus dans la phase d'exploitation est de 200 et l'investissement sera de 3 milliards de dinars. La cérémonie de signature a eu lieu en présence des ministres de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, et du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounès, ainsi que des PDG de Sonatrach, de Sider et du groupe Manal. M. Yousfi a rappelé les défis qui se posent pour ce projet et sont principalement relatifs à l'eau, l'énergie et le transport. Feraal devra travailler pour régler la disponibilité en eau avec des besoins de 3 millions de mètres cubes par an, celle de l'énergie en mobilisant le gaz naturel et le choix du moyen de transport avec une voie ferrée de 1600 km ou bien le choix du transport par pipe. Il faut rappeler que l'Algérie importe pour 5 milliards de dollars par an de produits sidérurgiques. La production nationale ne couvre que 20% des besoins avec 600 000 tonnes. Et il est attendu que les besoins soient multipliés par 5 d'ici 2025.