La veille de l'ouverture de la saison estivale, l'allée principale de la ville d'Azeffoun connaît les dernières retouches et les ouvriers s'affairaient à terminer le revêtement de la chaussée. De passage, on sent comme une volonté chez les responsables à faire bonne figure aux yeux des estivants. Hormis les trottoirs qui ne sont toujours pas prêts, l'espace urbain semble propre et nulle trace des habituelles ordures. Même le flot d'eaux usées qui, jusque-là ternissait la ville et polluait la plage centrale, a été jugulé avec la mise en place d'une station d'épuration. Azeffoun compte bien accueillir un million d'estivants comme l'année dernière, voire même plus. Les structures hôtelières, pour leur part, se sont préparées à recevoir les touristes et agrémenter le séjour des plaisanciers. « Pour accueillir les estivants, nous disposons de cinq hôtels à l'intérieur de la ville d'Azeffoun et d'une auberge pour jeunes qui offre des nuitées à 200 DA », nous dit Ouali Ahcène, président d'APC d'Azeffoun. « Des efforts ont été consentis cette année pour le bien-être des visiteurs. Les plages sont nettoyées et une cinquantaine d'agents, recrutés dans le cadre de l'emploi des jeunes, viendraient en renfort au service de la voierie pour assurer l'hygiène de ces espaces », rassure le P/APC qui se réjouit de l'ouverture, cette année, de la plage du centre-ville, fermée jusque-là pour cause de pollution. Cela portera le nombre de plages autorisées à la baignade (gardées et sécurisées) à trois : le Caroubier, la plage du Centre et une partie de Sidi Khelifa. La concession des plages se fera ces jours-ci avec une enchère minimale de 1,9 million de dinars par plage. Un enthousiasme que ne partagent pas tellement les professionnels hôteliers. Veillant sur deux hôtels de haut standing (Le Marin et Le Marin bis) situés à l'entrée de la ville d'Azeffoun, Haddad Ahmed nous dit ses craintes de voir ressurgir, comme l'année dernière, le manque d'eau et les chutes de tension affectant le courant électrique. En hôtellerie notamment, il sait que « la qualité de la prestation de service dépend, aussi et surtout, de l'environnement et du cadre de vie ». En visitant ces luxueux hôtels, l'on comprend aisément les appréhensions de cet investisseur qui « a opté pour la région natale malgré toutes les incertitudes et aléas ». Le Marin dispose d'une vingtaine de chambres doubles, neuf suites, une douzaine d'appartements de type F3 et six autres de type F2. Il est doté d'une piscine semi-olympique et une autre pour enfants. Le Marin bis est un hôtel balnéaire comptant une vingtaine de suites, une dizaine de chambres doubles, un restaurant de 250 couverts. « Comment peut-on espérer travailler sereinement, lorsque même le téléphone vient à nous manquer. Notre clientèle n'arrive plus à nous joindre. N'est-ce pas l'image de marque de l'établissement qui en est affectée ? », nous dit M. Haddad, dépité mais pas vaincu. Les craintes des hôteliers « Le courant électrique, dit-il, a été instable et l'eau potable risque de manquer. L'année dernière, les chutes de tension étaient telles que nous avons eu recours à un groupe électrogène pour compenser ce manque de juillet à octobre 2005. Nous avons perdu beaucoup d'appareils de climatisation en raison de ce désagrément. » L'année dernière, les deux établissements ont eu recours au service d'un camion-citerne pour s'approvisionner en eau potable à partir de Oued Aïssi. Azeffoun dispose d'une capacité d'accueil de quelques centaines de lits, ce qui est insuffisant. Des établissements, dont la gamme varie de la plus simple (quelques centaine de dinars la nuitée en demi-pension) aux hôtels rivalisant de luxe (dont le séjour en demi pension se paie rubis sur l'ongle). « Nous afficherons complet cette saison », nous dit M. Haddad, qui espère que « tant que le tourisme reprenne en Kabylie, notamment sur le flanc marin. Mais, pour ce faire, il faut engager les professionnels, les responsabiliser et coordonner le travail ». Au chapitre de l'animation, le premier responsable de l'assemblée populaire d'Azeffoun annonce un programme « riche, fait de galas, de semaines culturelles, de soirées à travers les structures culturelles locales et de jeunesse », en sus des activités que chaque établissement hôtelier compte organiser pour sa clientèle. Pour les estivants qui ne sont pas attirés par les établissements hôteliers, la ville d'Azeffoun recèle d'autres possibilités de séjour, comme les camps de toile ou les appartements particuliers. Chaque été, des dizaines d'appartements sont proposés aux estivants. « Si vous voulez un appartement meublé, son prix avoisine les 40 000 DA/mois, alors que le tarif est de moitié, sans ameublement », nous révèle un jeune de la région. Mais cette transaction informelle ne peut se faire que sur recommandation, précise-t-il.