Le cri de détresse lancé par les étudiants de l'université d'Ouled Farès au Premier ministre, lors de sa récente visite à Chlef, n'a pas servi à grand-chose, puisque ces derniers continuent de manger leur pain noir. Les protestataires avaient, on s'en souvient, accueilli le premier responsable du gouvernement, Abdelmalek Sellal, avec «Mizirya, Tahya El Djazaïr» (La misère, vive l'Algérie). Hier encore, ils ont décidé d'observer un arrêt de cours pour dénoncer notamment leurs conditions socio-pédagogiques. Certains ont soulevé la question d'accès au Master et de reconnaissance de leur diplôme, d'autres ont relevé des problèmes récurrents en matière de transport, de restauration et de sécurité des étudiants. La situation, selon eux, s'est aggravée depuis la délocalisation des instituts universitaires à Ouled Farès, une localité située à 15 km au nord de Chlef. Les conditions ne sont pas encore réunies pour accueillir d'un seul coup les 15 000 étudiants inscrits dans l'établissement. «Non seulement les dessertes en transport sont insuffisantes et mal organisées, mais en plus, on nous oblige à parcourir une longue distance à pied entre l'accès principal et les différents instituts», dénoncent des protestataires qui s'interrogent, par ailleurs, sur le silence étrange observé par les autorités concernées face aux perturbations que connaît l'université d'Ouled Farès.