Des poches de pauvreté font éclater les liens sociaux. Relevant de l'Agence de développement social (ADS), sous tutelle du ministère de la Solidarité nationale et de la Famille, une cellule de proximité a été installée depuis le 6 juin 2009 à Mouzaïa, à la rue Abdelkader Maghraoui. Composée d'un médecin, d'une psychologue clinicienne, d'une sociologue et d'une assistance sociale, sa mission principale est la prise en charge des catégories de populations vulnérables, tant sur le plan médical, psychologique et social. Malgré la présence de plusieurs zones de dénuement, il n'existe qu'une seule cellule de ce type, celle de Mouzaïa, dans la région ouest de la wilaya de Blida. Deux autres sont installées à Bouarfa (centre) et Guerouaou (est). Le choix du territoire de leur implantation et de leur champ d'action sont dictés selon un repérage des poches de pauvreté ainsi que l'éloignement des structures d'accueil, sanitaires ou sociales classiques. «Nous activons dans huit communes relevant de trois daïras, à savoir El Affroun, Mouzaïa et Oued El Alleug», explique le docteur Omar Ramdani, coordinateur de la cellule de Mouzaïa. Et d'ajouter : «Notre structure répond aux besoins en matière de suivi médical et de prise en charge sociale en direction de personnes en difficulté, issues de régions marginalisées et pauvres.» La cellule de proximité de Mouzaïa, selon un mode de fonctionnement, a dirigé ses activités, en premier lieu, en faveur des populations bien ciblées. «Notre champ d'action n'est pas limité, même s'il doit répondre d'abord à une carte sociale communale établie par les services concernés», précise M. Ramdani. «Les interventions de l'équipe pluridisciplinaire sont spécifiques à un district identifié relevant de la commune. Cela concerne notamment des agglomérations comme celles de N'haoua, Aïn Romana, Sidi Khalifa, Beni Mouiméne, ainsi que des fermes qui bénéficient de ce dispositif social et médical», a-t-il ajouté. Le bilan de l'année dernière et de l'année en cours est, selon notre interlocuteur, significatif dans la mesure où l'équipe pluridisciplinaire est intervenue au sein de plusieurs zones et auprès d'un grand nombre de personnes démunies en proie à des difficultés médicales et sociales. «Nous assurons même des consultations médicales et psychologiques au niveau de la cellule pour des personnes qui expriment le besoin ou sont orientées par les services de l'action sociale des APC», souligne-t-il. Et de poursuivre : «Il nous arrive parfois de faire des consultations à domicile». Un bilan plutôt positif Ainsi, une soixantaine de personnes, handicapées, âgées ou sans ressources financières leur permettant de se déplacer ont bénéficié de ce mode de consultation. Seulement, un médecin pour plusieurs localités reste très insuffisant face à une demande de plus en plus croissante. Le travail de la cellule ne se limite pas uniquement à la consultation médicale, mais touche aussi aux activités à caractère caritatif toujours en direction des nécessiteux. Récemment, la cellule de Mouzaïa a apporté sa précieuse contribution à une famille pour des formalités administratives et médicales, pour l'hospitalisation de leur enfant habitant N'haoua, souffrant de malformation congénitale, et ce, afin de subir une opération chirurgicale. Ce type d'accompagnement auprès des familles défavorisées et éloignées des centres urbains ne pouvait avoir lieu ou mettait beaucoup de temps à se réaliser avant la création de ce genre de structures sociales. D'autres actions en faveur des démunis, plus particulièrement les personnes âgées vivant seules, ont eu lieu. La mission de l'équipe de la cellule de proximité consiste à apporter assistance à cette catégorie de la population dans le domaine médical et social. «Nous avons rendu visite à des personnes malades chroniques, handicapées physiques ou mentales, vivant seules dans la précarité et leur avons offert des médicaments, des couches et autres objets de nécessité», confirme Samia Djebli, sociologue. Le volet psychologique n'est pas négligé, puisque la cellule de Mouzaïa compte en son sein une psychologue clinicienne qui s'occupe, entre autres, des enfants en difficulté psychologique. «Le soutien psychologique revêt un caractère non négligeable dans l'accompagnement et le soutien psychologique des personnes en souffrance psychique», atteste la psychologue de la cellule, Khadidja Abane. Le suivi psychologique des enfants de régions défavorisées tient une place prépondérante. «Nous intervenons surtout au niveau des écoles ou lors des catastrophes naturelles», conclut la psychologue. Ces structures d'aide cherchent aussi de l'aide ! Peu connues, elles manquent surtout de visibilité auprès de la population démunie. La mise en place d'un numéro vert pourra faciliter le contact entre les intervenants de l'ADS et la population. Quant au renforcement de l'équipe en moyens humains et matériels, il est plus que nécessaire pour mieux couvrir les zones éparses et difficiles d'accès. La contribution du mouvement associatif dans le recensement des personnes cibles ne fera qu'élargir le programme d'aide à tous les démunis qui ne savent pas à quelle porte frapper.