L'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) n'est nullement étonnée du classement de l'Algérie par l'ONG de lutte contre la corruption, Transparency international, pour la 11e année consécutive, parmi les pays les plus corrompus au monde. Ce maintien de l'Algérie dans le bas de classement international confirme, de l'avis de Djilali Hadjadj, porte-parole de l'AACC, les résultats des autres enquêtes où l'Algérie est en queue de peloton : compétitivité, climat des affaires, liberté de la presse, bonne gouvernance, droits de l'homme… Hadjadj pense que l'indice de perception de la corruption (IPC 2013) pour l'Algérie est le résultat non seulement de l'absence de volonté politique à lutter contre la corruption mais, plus grave encore, il confirme que la corruption est un instrument du pouvoir et de pouvoir pour se maintenir en place quel qu'en soit le prix, tout en favorisant une totale impunité pour les puissants et en écrasant tout contre-pouvoir au sein de la société. Les résultats de l'IPC 2013 montrent que la grande corruption dans les transactions commerciales internationales prend des proportions de plus en plus inquiétantes. L'Algérie est devenue, d'après l'AACC, un «acteur» important de ce type de corruption et l'association se demande, à cet effet, pourquoi deux pays parmi les principaux fournisseurs et clients de l'Algérie et qui n'obtiennent pas un bon classement dans l'IPC 2013 – l'Allemagne et le Japon (membres du G8) – n'ont toujours pas ratifié la convention des Nations unies contre la corruption. Pour le porte-parole de l'AACC, les conséquences des grandes affaires de corruption internationale où l'Algérie est impliquée avec des pays et des multinationales complices, notamment avec le Canada (SNC Lavalin), la Chine (autoroute Est-Ouest) et l'Italie (Sonatrach, ENI et Saipem) sont désastreuses pour l'image de ces pays et leur mauvais résultat le confirme dans l'IPC 2013 (même si le Canada obtient une note trop élevée par rapport à l'explosion des grandes affaires qu'a connu ce pays ces deux dernières années). M. Hadjadj rappelle que l'Algérie avait obtenu en 2012 la note de 34 sur 100 et la 105e place, en 2011 la note catastrophique de 2,9 sur 10 (la même que celle de 2010) et la 112e place, reculant de 7 places par rapport au classement de 2010 ! En outre, l'Algérie a fait l'objet de six enquêtes et études d'organisations internationales indépendantes, qui convergent toutes vers les mêmes résultats. Face à cette situation, l'AACC lance un appel à la société civile et aux médias afin de ne pas passer sous silence la célébration, dans quelques jours, de la Journée des Nations unies contre la corruption.