De nouvelles normes seront instaurées pour diminuer les accidents de la route en prenant en compte l'âge et l'état du véhicule avec possibilité de retrait de l'autorisation de circulation. Le secteur des transports en Algérie peine à soigner ses plaies, de l'avis général, y compris celui des officiels. «La qualité du service est une catastrophe», a résumé le ministre des Transports, Amar Ghoul, au cours d'un point de presse animé hier à Alger en marge de la tenue des Assises nationales des transports. Des assises organisées, en présence du Premier ministre, où il a été question d'établir un diagnostic le plus exhaustif possible et prodiguer des propositions et des solutions «concrètes et pratiques», d'après le ministre, dont le département a déjà pris un train de mesures et de dispositions dans le sens d'une réorganisation «radicale» d'un secteur névralgique mais complètement défaillant. Première annonce : la révision des modalités d'obtention du permis de conduire. «C'est inacceptable ! Nous ne pouvons plus continuer de la sorte», a-t-il affirmé. Selon lui, le mode d'examination sera revu et les propriétaires des auto-écoles seront soumis à un strict cahier des charges. Pour le ministre, il est temps d'en finir avec ces permis de conduire délivrés avec la complaisance des examinateurs. M. Ghoul a aussi révélé la révision du cahier des charges des transporteurs, privés et publics, de voyageurs, autre point noir du secteur. Pour les grandes lignes, les propriétés des véhicules devront, à titre d'exemple, disposer de deux chauffeurs et d'un mécanicien. En raison de la sursaturation de nombreuses lignes de transport, le ministère a déjà gelé la délivrance des autorisations d'exploitation pour les taxis et les bus, selon Amar Ghoul, qui dit vouloir décongestionner ces lignes. La formule consiste en la mise en place de mesures incitatives pour attirer les investisseurs dans les régions reculées du pays où la population manque cruellement de transport. Pour ce qui est des vieux bus toujours en circulation, véritable bombe à retardement, de nouvelles normes seront instaurées pour diminuer les accidents de la route en prenant en compte l'âge et l'état du véhicule avec possibilité de retrait d'autorisation de circulation. Le conférencier n'a pas cessé de menacer de sévir contre tout manquement à ces obligations. S'agissant du transport maritime, l'orateur a souligné que son développement va permettre au pavillon national de porter sa part de marché de transport de marchandises de 3%, actuellement de 20 ou 30%, dans les prochaines années, à travers, notamment, la création d'un nouveau port. Un atelier sur la réactivation du transport maritime sur toute la côte du pays et le Grand-Alger est prévu dans le cadre de ces assises. «La première phase du projet concerne Boumerdès, Alger, Tipasa, Annaba et Oran. Certains projets sont déjà en cours et des formules incitatives aux investisseurs, dont la subvention du ticket, sont déjà prévues», a noté le ministre. Sans fournir la moindre échéancre, il fait savoir qu'il compte lancer deux lignes de transport maritime de voyageurs devant relier Alger à Boumerdès et Alger à Tipasa. Evoquant le transport aérien, M. Ghoul, sans citer de compagnie, a déploré «la piètre» qualité du service, selon lui, en deçà des attentes des voyageurs. «C'est d'une révolution dont nous avons besoin pour changer les choses», a martelé le conférencier. Par ailleurs, la nouvelle aérogare d'Alger sera érigée en hub, dira l'orateur, indiquant que son ministère a initié un travail pour la mise en place d'un service d'avions-taxis dans le Sud pour l'évacuation des malades.