Les élus de l'opposition, qui ont adressé au wali un rapport, ont poursuivi le P/APC, M. Zikem, pour «mauvaise gestion et dilapidation de deniers publics». Les élus du FFS et du FNJS de l'APC de Bir Mourad Raïs dénoncent la mauvaise gestion du président de l'APC, Mohamed Zikem. Dans un rapport adressé au wali d'Alger, dont El Watan détient une copie, les 6 élus (4 du FFS et deux du FNJS) affirment que M. Zikem a attribué le projet d'aménagement de la placette de la «Porteuse de jarre» sans respect de la réglementation et de manière complaisante. L'entreprise réalisatrice, qui aurait bénéficié du projet d'une «manière complaisante», a entamé ses travaux le 30 septembre dernier sans accompagnement administratif (absence d'ODS). Le PV de constat fait aussi état de l'«abattage sauvage» d'arbres (3 palmiers), du déplacement de la statue et de la démolition du jet d'eau de la placette attenante à la station de bus. Les élus de l'opposition, qui ont dénoncé la «complaisance manifeste» de l'ancien wali délégué de Bir Mourad Raïs, ont décidé de porter plainte contre M. Zikem pour mauvaise gestion et dilapidation de deniers publics. Le président d'APC, d'obédience FLN, rejette les accusations de ses détracteurs qui ont décidé, il y a quelques mois, de démissionner pour dénoncer le «coup de force» de l'administration qui a installé M. Zikem sans tenir compte de l'avis des élus. «Le marché de la ‘‘Porteuse de jarre'' est passé dans les normes. Les palmiers qu'on nous accuse d'avoir arrachés ont été juste déplacés comme prévu dans l'étude. L'œuvre d'art, réalisée durant les années du parti unique par les beaux-arts, a été déplacée de côté pour raison de travaux», précise-t-il. Une fontaine fraîche, «plus belle» que celle du Val d'Hydra, devra être réalisée à la faveur de ce projet. «Les jets d'eau ne seront pas seulement à la verticale, mais en spirale, avec des cascades, etc. La ‘‘Porteuse de jarre'', entourée auparavant d'un bassin, sera surmontée mais sur un socle surélevé», ajoute-t-il. Les élus de l'opposition ont contesté aussi dans leur rapport la décision du maire d'acquérir des locaux à usage professionnel pour la réalisation d'une annexe à la cité des 249 Logements La Concorde. «L'opération d'acquisition de locaux est entachée d'irrégularités. Nous considérons que la commune ne peut pas s'arroger délibérément le droit de fragmenter son territoire sans approbation des services compétents», s'indignent les signataires. Le maire conteste là aussi les propos de ses collègues. «La réglementation est respectée. L'ancien maire a réalisé un jardin un peu plus bas que le centre-ville sans même tenir une délibération. Quand je suis venu, je l'ai légalisée. La bâtisse qui y était érigée n'est pas digne des concitoyens de notre commune vu qu'à l'origine les locaux étaient une buvette. J'ai lancé l'étude pour une autre, la réalisation d'une annexe aux 400 Logts (Les Sources). J'ai une démarche également avec l'AADL La Concorde pour installer une annexe au site AADL. On aura ainsi quatre annexes, les deux de Tixeraïne, Les Vergers, celle de Bir Mourad Raïs. J'ouvrirai deux autres aux Sources et à La Concorde», précise-t-il. M. Zikem s'attaque à la gestion de l'ancien président, Abdelhamid Habik, élu sur la liste du FNJS, après avoir fait deux mandats successifs sous la casquette FLN. «Quand j'ai été installé le 12/12/2012, j'ai trouvé dans la commune plus de 300 milliards de centimes de projets inscrits, mais non encore réalisés. L'ancien maire, avec bien sûr son assemblée, inscrivait à tout-va des projets sans prendre la peine de les réaliser. J'ai trouvé un autre excédent de plus de 300 milliards. J'ai aussi trouvé des programmes structurants, qui devaient être impérativement réalisés, mais qui n'ont pas vu le jour ou qui ont été lancés depuis dix, mais patinent encore», s'indigne l'élu. L'ancien maire n'aurait pas utilisé «à bon escient», à en croire M. Zikem, le budget important (400 milliards actuellement) de la commune. «J'ai acquis 5 camions pour 3 milliards, alors que l'ancien maire a préféré, lui, louer des camions chez des privés. Un seul camion coûtait à l'APC un million par jour. En 10 ans, la concession a coûté au Trésor de la commune 14 milliards. L'élu aurait pu acheter avec cette somme 25 camions», assure-t-il. Parmi les projets lancés mais à l'arrêt se trouve la salle omnisports de La Concorde, démarrée, mais qui n'est qu'une carcasse aujourd'hui. «Le CTC n'a pas voulu valider la charpente métallique. J'ai décidé d'aller voir les responsables de la société Baticic (Société de Constructions Industrielle & Chaudronnerie) à Hussein Dey. Je leur ai demandé de renforcer l'installation avec des ciseaux (35) à souder. Sur place, mes interlocuteurs, ahuris, m'ont dit que ces ciseaux se trouvent depuis une année dans leur dépôt. Ils m'ont dit qu'ils étaient obligés d'appliquer de l'antirouille, de la peinture et d'autres couches encore à ces équipements que l'ancien maire n'a pas réclamés», raconte-t-il en indiquant que la société a finalement repris le projet après la levée des réserves. «Le CTC a signé le PV pour l'habillage. Le projet sera achevé l'année prochaine», promet-il. Autre projet litigieux : le stade Mohamed Iguer. Selon M; Zikem, l'ancienne équipe municipale a signé il y a dix ans un contrat avec un bureau d'étude pour l'étude et le suivi du projet d'aménagement du stade pour un montant de presque deux milliards. «Le BET a fait une esquisse qui n'a pas plu à l'APC. La logique voudrait que l'équipe municipale lui demande tout simplement de revoir cette esquisse qui n'est qu'un avant-projet. Le maire a choisi la manière forte en engageant une action en justice. L'autre gaffe de mon prédécesseur, c'est sa décision de résilier le marché d'une manière unilatérale.Ce qu'il semble ignorer, c'est que le BET a eu son attribution provisoire et que personne n'a contesté. M. Habik pouvait bien régler tout à l'amiable et ne pas aller en justice», relève-t-il. Et d'ajouter : «Pour ne pas dilapider l'argent public, comme m'accusent mes détracteurs, et pour ne pas laisser les jeunes otages de cet imbroglio judiciaire qui persiste, je suis allé voir le directeur de la jeunesse et des sports de la wilaya (DJSL) qui a consenti à mettre à ma disposition un bureau d'études. Ces jours-ci, on entamera les procédures légales. Il nous donnera le cahier des charges pour lancer, espérons-le, durant le premier trimestre, le projet de gazonnement du terrain comme première étape.»