Les lumières scintillantes de la Journée mondiale de l'enfance se sont éteintes ce jeudi 1er juin sur Annaba sur des couleurs chatoyantes des habits portés par des centaines d'enfants venus des 12 communes de la wilaya. Garçons et filles avaient pris possession du Cour de la Révolution et du théâtre Azzedine Medjoubi qui, depuis 3 jours, abritait le Festival national du théâtre pour enfants. L'événement coïncidait avec l'ouverture officielle de la saison estivale 2006. Dans le propos comme dans le regard des uns et des autres et de leurs parents revenait sans cesse la question des enfants victimes de l'exclusion, assistés, orphelins et sans domicile fixe. Chacun s'interrogeait sur ce nombre de 200 nouveau-nés/an issus de relations illégitimes et accueillis ou remis, sur décision judiciaire, aux services de l'assistance publique. L'image séduisante qu'offraient les rues, ruelles et places publiques étonnamment propres de la commune chef-lieu de wilaya et les nombreux atouts naturels dont elle dispose n'ont pas dissimulé les difficultés que connaît la wilaya en matière de prise en charge des besoins des enfants. Ce jeudi, sur le perron du théâtre Azzedine Medjoubi, dans l'attente du discours officiel d'ouverture de cette journée, le débat sur cette question a été, une nouvelle fois, lancé. « Nos enfants n'ont plus où jouer. La moindre parcelle de terrain est occupée par le béton. Les occupations saines manquent. Celles existantes ne sont pas à la portée de tous. Les infrastructures sportives sont saturées et les aires de jeux en nombre insuffisant. La délinquance a pris de l'ampleur. Elle est, entre autres, la conséquence de la fréquentation assidue par des enfants en bas âge des salles de jeux qui s'ouvrent partout et qu'aucune loi ne semble régir. En ces lieux, se vendent les drogues et les psychotropes », affirme Nourredine B., un technicien du sport spécialité judo en charge de la catégorie minime dans un club de la région. La récente découverte d'un réseau de trafiquants de stupéfiants utilisant trois enfants pour le commerce de la drogue confirme ses dires. Tout autant que la découverte d'adolescentes qui s'adonnent à la prostitution dans les quartiers et cités à forte concentration de population démunie ou des bidonvilles. Ce jeudi 1er juin à Annaba, les enfants étaient, certes, à la fête avec des défilés et des pièces théâtrales organisées par des troupes venues de tous les horizons du pays à l'invitation de la direction de la culture de la wilaya. Mais leurs parents étaient préoccupés par leur devenir dans une société algérienne où la place de l'enfant et ses besoins ne semblent pas être une priorité.