Le verdict sur l'affaire des Moulins du Tell sera prononcé le 13 juin. C'est ce qui ressort des trois jours de présentation des faits, de témoignages à la barre de prévenus et de cadres, dont deux d'entre eux étaient en liberté provisoire. Selon le procureur de la République, tous les membres de la pyramide sont impliqués. Pour la défense, c'est le contraire. Pour elle, il s'agit d'un « procès contenant des dossiers bidon ». La phrase est de maître Henni. Maître Benmokhtar venu de Sidi Bel Abbès défendre M. Kourouba parlera pour sa part de « dettes et non-dilapidation », et maître Ksentini se dira surpris devant le lourd verdict proposé par le parquet, à savoir 10 années pour les principaux inculpés et 8, 5 et 3 ans pour les autres : « Si vous proposez la peine maximale prévue qui est de dix ans pour cette affaire, qu'allez-vous laisser aux autres auteurs des détournements de Khalifa, de Degimex et des autres banques ? » C'est lui qui demandera la clémence de la justice en mettant en exergue le passage de l'économie dirigée à l'économie libérale et l'interdiction faite de licencier et en même temps de concurrencer des entreprises privées de renommée mondiale ou régionale et avec un équipement dépassé et un personnel hétéroclite. Le long réquisitoire du procureur de la République (trois heures) sera justifié par l'intéressé qui dira aux avocats : « Je suis seul contre plus de vingt avocats. » Dilapidation de deniers publics, laxisme allant jusqu'à nommer des agents de sécurité comme chefs de dépôt, commerce illicite et usage de faux. Les avocats de la défense ont eu droit à un quart d'heure chacun pour défendre leurs clients. Ils ont demandé la relaxe des personnes faisant l'objet de détention préventive.