La protection de l'enfance a été au centre des débats de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) lors d'un séminaire sur les droits de l'enfant organisé à la maison des droits de l'homme et du citoyen de Tizi Ouzou, jeudi et vendredi, à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance. La condition de l'enfance à travers la législation algérienne et la lutte contre le travail des enfants à l'ombre du nouvel ordre mondial ont été ainsi l'axe central des débats qui ont eu lieu à cette occasion. Après un rappel des différentes dispositions contenues dans les textes législatifs contribuant à la prise en charge des enfants, maître Hocine Zahouane, regrette que « l'effet de ces mesures soit réduit à cause de leur éparpillement ». Pour une meilleure protection de l'enfance en Algérie, le président de la LADDH prône la codification et l'unification de toutes les mesures prévues par la législation. Revenant sur le rôle de l'Etat en matière de protection de l'enfance, le conférencier a reconnu que « l'Algérie, connue pour ses bonds extraordinaires dans divers domaines, a fait beaucoup d'efforts pour la protection de l'enfance, mais, malheureusement, d'une façon disparate. Ce qui n'a pas permis d'atteindre l'objectif escompté ». Abordant le volet relatif à la protection de l'enfance à travers le monde à l'orée de la mondialisation et de l'ultralibéralisme, Daniele Gallo, universitaire et membre d'une ONG estudiantine franco-italienne, mettra l'accent sur le rôle de l'Organisation internationale du travail (OIT) dans la lutte contre le travail des enfants en prônant le recours à la sanction des Etats contrevenant aux conventions internationales portant sur les droits de l'enfant. Globalement, le conférencier estime que le nombre des enfants de moins de 15 ans qui travaillent a diminué de près de 50% depuis le début de la décennie tandis que le trafic des enfants a enregistré des augmentations. Par ailleurs, il est à signaler que deux des conférenciers programmés à ce séminaire, un Grec, Byron Matarangas, et une avocate française, Mme Klara Gaia Chastan, n'ont pas pu avoir leur visa d'entrée en Algérie. D'autre part, la LADDH regrette que le directeur de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ait refusé d'accorder une salle dans cet établissement pour la tenue de ce séminaire.