Des milliers d'élèves ne sont pas encore délivrés du froid dans leurs établissements. Les milliers d'élèves de la wilaya de Boumerdès poursuivent leurs cours dans des classes dépourvues de chauffage. La directrice de l'éducation a fait état de 128 écoles qui ne sont pas dotées de cette commodité, dont 82 relèvent du cycle primaire, 36 du moyen et 10 du secondaire. Certains potaches évoluent, en cette période de froid, dans des salles qui n'ont rien à envier aux réfrigérateurs. Cet épineux problème se pose surtout au niveau des établissements construits en préfabriqué. La wilaya en compte une soixantaine pour un total de 811 classes, dont 511 dans le cycle primaire. Leur dotation en chauffage n'a pas été effectuée à ce jour, sous prétexte de risques d'incendies et autres dangers. «Cela fait plus d'un an qu'on nous a ramené des bains d'huile, mais on ne les a pas installés pour une histoire d'insuffisance de la charge électrique», déplore Nabil, un élève scolarisé au lycée en préfabriqué de Sidi Daoud. «Parfois on ne sent plus qu'on est en classe, tellement le courant d'air souffle de partout, notamment à partir des fenêtres brisées ou celles qui ne se ferment pas convenablement», s'indigne-t-il, ajoutant que le bloc administratif est dépourvu d'électricité depuis cinq jours.En sus de ces carences, Nabil se plaint de la détérioration des classes, précisant que le projet portant leur remplacement par d'autres en dur n'est pas encore entamé. «Les travaux devraient commencer avant le 17 novembre, mais l'entreprise n'est toujours pas installée», regrette-t-il. Au lycée Tala Maâli, dans la commune de Zemmouri, les élèves n'espèrent pas voir leurs conditions de scolarité s'améliorer de sitôt. «Nous n'arrivons plus à nous concentrer à cause du froid, notamment en début de matinée. Les responsables du secteur justifient l'absence de chauffage par le manque de la charge électrique, mais ils n'ont encore rien fait pour lancer le nouveau bloc pédagogique pour éradiquer les classes en préfabriqué», dénoncent certains d'entre eux, apostrophés au centre-ville. «Pour le moment, ils (les responsables, ndrl), n'ont refait que l'étanchéité», enchaînent-ils. Le même problème prévaut également au niveau d'une cinquantaine d'écoles primaires érigées en dur. Ces dernières sont dotées de poêles à gaz, mais la plupart de ces appareils sont vétustes, mal entretenus et dégagent une fumée susceptible de nuire à la santé des élèves. D'où la nécessité de les remplacer par les chauffe-eau, plus adaptés, car ne présentant aucun danger, aussi bien pour les élèves que pour les structures éducatives. Lors d'un point de presse tenu mercredi dernier, la directrice de l'éducation, Mme Gaïd, assure que ses services ont fourni des efforts considérables pour venir à bout des insuffisances qui pourraient entraver la scolarité des élèves de la région. «Nous avons acquis 900 bains d'huile, mais il y a des chefs d'établissements qui nous les ont rendus, car ils ne peuvent les faire fonctionner pour insuffisance de charge électrique», a-t-elle précisé, en citant l'exemple du lycée Chafaï, dont une partie n'est pas chauffée. Selon elle, le problème ne pourrait être résolu qu'avec l'installation de nouveaux équipements électriques performants au niveau des écoles non dotées de chauffages centrales. Mais cela tarde à se concrétiser à ce jour, même si d'aucuns savent que ce n'est nullement les moyens financiers qui manquent pour mettre un terme au calvaire des élèves.