Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, semble avoir reculé sur le dossier des enseignants repentis. Après avoir écarté l'éventualité de les réintégrer dans le système éducatif, il a laissé entendre, hier, lors de son passage au Forum de l'ENTV, que certains d'entre eux pourraient être récupérés. « Il est possible que nous n'acceptions pas les dossiers de certains d'entres eux », a-t-il déclaré. M. Benbouzid n'omet pas d'ailleurs de préciser que « les commissions de wilaya chargées du suivi de l'application des dispositions de la charte pour la réconciliation nationale sont en train d'étudier le dossier cas pas cas ». Pour ce qui est des enfants nés au maquis, le ministre a annoncé l'institution dans les prochaines jours d'une commission pour étudier leur situation. Cela, en promettant qu'ils seront pris de manière appropriée. Le premier responsable de l'Education nationale est resté, par ailleurs, avare en explications en ce qui concerne le sort qui sera réservé aux futurs recalés du BEF. Sachant qu'il s'agit de la dernière session du BEF dans le système fondamental. « Nous les aiderons avec tous les moyens, nous serons à leur disposition », s'est contenté de dire le ministre à ce propos. « Laissez-nous parler ! » Quelque 259 668 candidats au niveau national se sont présentés, hier, aux épreuves du Brevet de l'enseignement fondamental (BEF), soit près de la moitié que l'année précédente (519 134 candidats). Cette année, les nouvelles conditions de passage en première année de l'enseignement secondaire ont changé. Contrairement aux précédentes sessions, le rachat a été supprimé. Le coefficient de l'examen du BEF prend aussi une plus grande importance dans le calcul de la moyenne. Invité à s'exprimer sur les raisons qui ont poussé son département à repousser l'enseignement de la langue française à partir de l'année prochaine de la 2e à la 3e année, Benbouzid a eu cette réponse : « La réforme n'est pas du Coran. Laissez-nous parler avec notre langue. » Benbouzid a en outre mis l'accent sur la formation des formateurs. Dans ce registre, il a déclaré qu'en plus de 11 000 enseignants, déjà engagés dans la formation, 50 000 autres seront formés à partir de septembre prochain. Parlant de la réforme, Benbouzid a indiqué que 80% des programmes réalisés depuis trois années, 144 au total, ont été appliqués. Il précisera, concernant le livre scolaire, que leur gratuité ne sera assurée que pour les enfants des enseignants, les nécessiteux et les élèves de la 1re année primaire. Interrogé à propos des écoles privées, le ministre a promis que la liste finale de cette catégorie sera rendue publique à la fin juin. Par ailleurs, dans le cadre de la généralisation du préscolaire d'ici 2009, le ministre a annoncé l'ouverture dès septembre prochain de classes pour 130 000 élèves, précisant que 20% de ces élèves seront pris en charge par le privé. Il a en outre annoncé l'ouverture dans une année d'un lycée international (à Kouba) destiné aux enfants des investisseurs. Benbouzid renvoie par ailleurs la question des augmentations salariales des enseignants à la prochaine tripartite.