Le secteur de l'éducation nationale figure parmi les priorités de l'Etat. A cet effet, une enveloppe financière des plus importantes est consacrée à ce département pour couvrir l'ensemble de ses besoins. » Ce sont les propos tenus, hier, par Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, lors de son passage au « Forum de l'ENTV ». Le ministre a mentionné ce « détail » pour démontrer à l'assistance l'intérêt consacré par les pouvoirs publics à ce secteur et les efforts déployés pour son développement. M. Benbouzid a passé en revue toutes les questions touchant son secteur. Cela a été le cas particulièrement des écoles privées, des enseignants vacataires, du livre scolaire et plus globalement de la réforme du système éducatif. S'agissant des établissements privés, le ministre a affiché sa disponibilité à s'entretenir avec les concernés afin, a-t-il dit, de connaître leur point de vue sur le sujet et de recenser leurs besoins, avant l'élaboration d'un quelconque projet. « Nous sommes très ouverts et nous sommes responsables de ces écoles privées. Leur but est de prodiguer un enseignement de qualité. Les propriétaires de ces établissements doivent comprendre que la langue arabe reste la langue nationale. Cela dit, personne ne les empêchera d'enseigner les langues étrangères », dira M. Benbouzid pour stigmatiser certaines pratiques contraire à la loi. « L'école algérienne n'est pas à privatiser », a-t-il insisté. Il rappellera à ce propos qu'une loi a été mise en place, en remplacement de la circulaire de 1976, portant sur les conditions et les modalités à suivre pour la création d'une école privée. « Nous ne sommes pas contre ses écoles. Toutefois, un peu d'organisation s'impose afin d'éviter l'anarchie. Nous allons mettre à la disposition de ces écoles les moyens adéquats », a-t-il affirmé. Abordant le problème des enseignants vacataires, le ministre a confirmé que les 300 personnes recrutées l'année dernière durant la période de la grève des enseignants seront maintenus à leur poste. En revanche, ceux qui ont été recrutés dans un autre contexte et dont le nombre dépasse les 40 000 ne seront pas régularisés. S'agissant de l'année scolaire 2004/2005, M. Benbouzid a insisté sur le fait que d'ici à la fin du mois les élèves auront des professeurs dans toutes les filières et qu'il y aura des directeurs à la tête de tous les établissements. « Pour l'enseignement de la langue française au primaire, nous avons sollicité l'aide des enseignants retraités, des licenciés en langue française qui sont en train de suivre une formation. Il est clair que nous ne ferons pas appel à des étrangers pour l'enseignement de cette langue. » En outre, M. Benbouzid n'a pas nié que le problème du livre scolaire ne sera définitivement réglé que dans deux ou trois ans. Toutefois, il a tenu à rassurer les concernés que d'ici le 3 octobre prochain les manuels scolaires seront disponibles au niveau des paliers touchés par la réforme. « Nos besoins en matière de manuels scolaires sont de 65 millions alors que nous ne produisons que 26 millions. Pour cette année, nous allons augmenter notre production pour atteindre les 46 millions de livres. Ceci reste insuffisant et certains élèves, nous le reconnaissons, vont être privés de livres scolaires. Nous comptons résoudre cette question graduellement », a-t-il souligné. Par ailleurs, et sur la question relative à l'éventualité d'instaurer une deuxième session du baccalauréat, M. Benbouzid, sans répondre directement à la question, a estimé que cette revendication entre dans le cadre de la réforme. « Les pays voisins et des pays européens ont mis en place la deuxième session pour aider les candidats ayant obtenu entre 8 et 9 de moyenne à l'examen. En ce qui nous concerne, nous aspirons à un taux de réussite important au baccalauréat mais avec un enseignement de qualité », dira M. Benbouzid, ajoutant sur une note optimiste que la réforme sera appliquée graduellement.