Le seul moyen actuel de protection contre le VIH/sida reste la prévention rigoureuse, d'autant que les recherches pour la mise au point d'un vaccin se heurtent à la variabilité du VIH. Tel est le constat de la communauté scientifique internationale. Toutefois, le codécouvreur du virus du sida, le Pr Jean-Claude Cherman, reste optimiste et parle de la découverte d'un vaccin universel dans les prochaines années lors des 12e journées médicales euroméditerranéennes organisées hier par les associations Avicenne aujourd'hui et El Fedjr, association d'aide aux personnes atteintes de cancer, et IB Sud à l'ISGP à Alger où trois thèmes ont été abordés, à savoir le cancer, le sida et l'odontologie. Sa communication a porté essentiellement sur l'avenir du dépistage et du vaccin antisida en expliquant le mécanisme qui permet de paralyser le virus avant qu'il ne se reproduise dans les globules blancs. Une découverte importante, puisqu'elle porte sur un nouvel espoir. L'ancien pasteurien a signalé qu'il détient un nouveau concept de vaccin universel avant d'annoncer la production d'anticorps thérapeutiques pour les patients séropositifs en échec de thérapie antirétrovirale. Un vaccin qui pourra aboutir à stopper la maladie chez les sujets séropositifs. Il a expliqué que deux vaccins sont en fait envisagés. Il s'agit d'un vaccin thérapeutique. Le second sera prophylactique pour une protection, que ce soit dans le sang ou dans les muqueuses, contrairement au vaccin classique. Concernant les anticorps, une enveloppe de 150 millions d'euros a été, selon lui, réservée à la création de l'usine (Lonza) de fabrication de ces anticorps en Malaisie dont la mise sur le marché est prévue pour la fin 2006. Un produit qui coûtera, d'après lui, excessivement cher, mais les droits seront libérés pour les pays d'Afrique. Un code barre sera aussi obligatoirement porté sur le doses afin d'éviter la commercialisation frauduleuse. Parallèlement à ses recherches sur le vaccin, le chercheur a mis au point en 1996 un test pronostic, a-t-il dit, permettant de révéler la présence d'anticorps neutralisant le VIH. Un marqueur qui permettrait de dépister, parmi les porteurs du VIH, ceux qui ne développeront pas la maladie et qui ne nécessitent pas de traitement. « Ce kit constituera pour le clinicien un outil supplémentaire de décision pour entamer ou non une thérapie antirétrovirale chez un patient séropositif nouvellement contaminé », a-t-il précisé. Ce test est en cours de généralisation et d'évaluation dans 48 pays, a-t-il ajouté. Par ailleurs, les résultats d'une étude de l'enquête nationale de surveillance sentinelle du VIH et de syphilis réalisée en Algérie en 2004 ont été présentés par le Pr El Ghalia Farès, épidémiologue et présidente du Comité national de lutte contre les IST et le sida. D'après l'intervenante, il faut commencer à parler d'une épidémie concentrée en Algérie. ` Les résultats de l'étude ont montré que certaines régions ont une prévalence supérieure à 5%, telle que la wilaya de Tamanarsset où l'on enregistre 8%, surtout chez les professionnels du sexe. Une même prévalence est constatée dans la wilaya d'Oran. Pour la syphilis, les résultats ont révélé une estimation similaire au VIH sida dans les deux villes sus-citées. C'est certainement le même cas pour les autres villes du pays qui ont les mêmes caractéristiques sociales. Les infections sexuellement transmissibles (IST) constituent un problème de santé publique et elles font le lit du VIH. Malheureusement, ces chiffres ne reflètent pas la réalité du terrain. La même enquête doit être menée chaque année pour une meilleure évaluation de la situation. Des thèmes portant sur l'évaluation de la prise en charge des cancéreux en Algérie, la prise en charge de cancers pulmonaires, les cancers de la cavité buccale et les soins palliatifs. A noter que l'association Avicenne a pour projet la création d'un institut euroméditerranéen en Algérie de formation continue pour les professionnels de santé.