La wilaya de Tizi Ouzou veut endiguer la pénurie en main-d'œuvre qualifiée que connaît le secteur du BTPH (bâtiment, travaux publics et hydraulique) ces deux dernières années. Pour la formation de jeunes professionnels dans les métiers du bâtiment, le wali de Tizi Ouzou, Hocine Mazouz, vient de prendre l'initiative de créer des sections détachées de la formation professionnelle à travers les 67 communes de la wilaya. Expliquant les mesures d'accompagnement de ce projet, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, El Hadi Khaldi, a affirmé, lors d'une journée d'information sur les métiers de BTPH tenue au siège de la wilaya la semaine dernière, que son département octroiera une bourse de 1500 DA pour chaque stagiaire, dont la formation s'étalera sur 12 mois, et une rémunération de 400 DA par heure pour les encadreurs de cette formation. Ces formations accélérées débuteront au mois de septembre prochain. Les stagiaires seront formés, entre autres, en maçonnerie, peinture de bâtiment, plomberie sanitaire et électricité-bâtiment. Nouveau « dispositif » Ce dispositif a été jugé par le wali comme « le plus pratique pour former de jeunes professionnels en BTPH à court terme, car il ne nécessite pas de gros moyens. Il suffit d'aménager un local où seront regroupés les stagiaires et de trouver des encadreurs ». Revenant sur la situation actuelle, le wali estime que « pour développer le secteur du BTPH, il ne suffit pas seulement de mobiliser les moyens financiers, dont le problème ne se pose plus, mais il faudra trouver une ressource humaine qualifiée pour pouvoir exécuter les projets programmés, ce qui fait grandement défaut à l'heure actuelle où pas moins de 927 chantiers au total sont ouverts à travers la wilaya », avant d'affirmer que 53 appels d'offres dans le secteur ont été déclarés infructueux depuis le début de l'année 2006 faute d'entreprises de réalisation. Pour garantir la réussite de cette formule d'initiation aux métiers du BTPH, le wali a appelé les P/APC à sensibiliser les jeunes catégories sans qualification, âgées de 15 à 25 ans qui représentent près de 65% de la population locale. Le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels a affirmé également que la formation par le biais des sections détachées touchera les métiers du tourisme, de l'artisanat et de l'agriculture de montagne. Lors de la rencontre qui a eu lieu la semaine dernière, les P/APC ont été nombreux à exposer au wali les perturbations que subit le secteur du bâtiment. Revenant sur la pénurie de la main-d'œuvre qualifiée dans la région, un P/APC regrette la fermeture des collèges techniques. « Depuis plusieurs mois, nous ne trouvons pas un maçon pour les besoins de la commune », dira-t-il. Un autre élu évoquera, quant à lui, la pénurie d'agrégats qui handicape les entreprises de réalisation.