Le 5e Congrès du plus vieux parti de l'opposition a été marqué du sceau de l'histoire avec la décision de son leader charismatique, Hocine Aït Ahmed, de ne pas se porter candidat à sa propre succession. 50 années après la création du FFS, Hocine Aït Ahmed a quitté la présidence du parti et décide de créer une fondation portant son nom. «Rappelons-nous nos devoirs de vérité et de lucidité : mes convictions et ma ferveur sont toujours aussi vivaces qu'aux premières heures de mes soixante-dix ans de militantisme. Mais les cycles de la vie s'imposent à tous. Je dois ainsi vous dire que le moment est venu pour moi de passer le témoin… Je vous confie dès à présent le soin de maintenir le cap, de préserver et de développer le FFS, dans la collégialité, conformément à l'éthique qui a toujours guidé nos actions», disait-il aux membres du conseil national à qui il annonçait sa décision, six mois avant la tenue du congrès du parti, de ne plus être à la tête du FFS. A l'ouverture des travaux du 5e congrès, en mai dernier, Hocine Aït Ahmed avait adressé un message aux congressistes dans lequel il exprimait l'enseignement d'une vie de lutte et de combat pour les libertés. «Quand, avec des compagnons de la lutte contre le colonialisme et pour l'indépendance nationale, nous avons fondé le Front des forces socialistes, pour que cette indépendance algérienne s'accomplisse dans la démocratie, dans le respect des libertés, dans le respect de la justice sociale, dans le respect du pluralisme politique et culturel fondateurs du Mouvement de libération nationale, je n'imaginais pas que cinquante ans plus tard nous en serions encore à nous battre pour défendre notre simple droit à exister. Nous militants du FFS et plus généralement, nous Algériens», disait-il pas seulement aux congressistes mais à tous les Algériens, sur un ton de regret que l'Algérie n'ait pas su ou pu avoir un autre destin. Mais il émet une note d'espoir en notant que «les moments de passage sont parmi les plus difficiles à traverser mais ils sont aussi parmi les plus passionnants à vivre. Car en des moments semblables, les plus petits des gestes humains, les plus humbles des femmes et des hommes peuvent faire, et font, la différence dans le résultat. C'est là le véritable ressort de l'histoire des peuples face à l'histoire des pouvoirs». Le départ de Aït Ahmed de la présidence du parti au bout de «cinq décennies passionnantes au sein et à la tête du FFS» a eu l'effet d'un séisme, tant il a marqué de son empreinte 70 années de l'histoire du pays.