Une autre rallonge de 50 milliards de centimes a été allouée à l'entreprise chargée de la réalisation de la trémie de la cité Emir Abdel Kader, encore une fois pour un imprévu, une nappe phréatique découverte lors des travaux. Ceci a été déclaré par le wali d'Oran M.Zalen Abdelghani lors d'une de ses visites d'inspection à ce site. Ainsi le coût de cette trémie a carrément doublé, atteignant les 100 milliards alors qu'une enveloppe de 40 milliards lui avait été allouée. La cause de cette rallonge, qui est d'ailleurs à l'origine du retard enregistré dans les travaux, est la découverte d'une nappe phréatique à plusieurs mètres de profondeur, notamment les caractéristiques géotechniques du sol et la contrainte de déplacement des réseaux. Sauf que ces imprévus devaient être pris en considération dans l'étude de réalisation du projet. Consulté à ce propos, un architecte de renommée dira : «Les études géotechniques réalisées en bonne et due forme ne laissent pas place à l'erreur et aux imprévus». Notre interlocuteur expliquera : «Des appareils développés permettent un carottage jusqu'à 40 mètres et plus de profondeur, de quoi avoir avec exactitude la nature du sol, ceci, dit-on, n'a plus droit à l'erreur, ni a une étude complémentaire». Un autre architecte ayant également requis l'anonymat pour les explications qu'il nous a fournies, dira : «Ce qui est incompréhensible c'est que les rallonges accordées pour la réalisation de projets sont exorbitantes et se font sans que les auteurs des erreurs ne soient punis.» Notre interlocuteur dira qu'au niveau mondial, «les rallonges pour les projets ne peuvent dépasser les 15% du coût du projet, alors que chez nous, des rallonges de 30 à 50% sont accordées». Cet architecte soulignera que «si les BET chargés de toutes études avaient pour clause dans la convention signée avec le maître d'ouvrage qu'ils seraient pénalisés pour toute erreur ayant une affluence sur le coût du projet et son exécution, on ne se serait pas retrouvé avec des rallonges à hauteur de milliards». Il ajoutera : «Il faut aussi investir dans une bonne étude pour ne pas tomber dans les imprévus.» Le fait est là, la trémie Emir Abdelkader est réalisée pour le double de son coût initial, avec en sus un retard de plus de 6 mois car elle devait être réceptionnée, selon l'ex-wali, au mois de juin dernier.