Les étudiants algérois connaîtront-ils dès la rentrée prochaine une amélioration sensible de leurs conditions ? Eux qui souffrent de la surcharge des salles de cours et des amphis, qui s'entassent à quatre ou cinq dans des chambres universitaires prévues pour deux étudiants, qui souffrent au quotidien pour manger un repas chaud, vont-ils enfin consacrer leur attention aux seuls efforts intellectuels ? A en croire les annonces et déclarations du wali d'Alger et de son staff lors de la visite organisée samedi sur les chantiers de la capitale, ces étudiants pourront commencer à souffler d'aise dès l'entame de l'année universitaire 2014-2015. Ainsi, le secteur de l'enseignement supérieur bénéficie de nombreux projets en cours de réalisation ou encore à l'étude. Pour les premiers, plus de 8000 places pédagogiques, 11 000 lits et 1600 places de restauration sont en attente de réception, a indiqué le directeur des équipements publics, Badreddine Deffous. Lors d'un long périple dans l'Algérois, le nouveau wali, Abdelkader Zoukh, a inspecté les différents sites universitaires concernés par les chantiers. Ainsi, du côté de Bab Ezzouar, deux résidences universitaires d'une capacité de 4000 lits chacune, implantées à El Alia et El Djorf, devraient être réceptionnées dès la rentrée prochaine. 11 000 nouveaux lits A l'université des sciences et de la technologie (USTHB), il est question de la création d'un centre d'intensification des langues, et d'un autre d'archives, en plus de 2000 nouvelles places pédagogiques. A quelques kilomètres de là, une bibliothèque de 250 places est en chantier à l'université des sciences islamiques du Caroubier. A Kouba, l'Ecole normale supérieure (ENS) sera renforcée par 1000 places pédagogiques. Un restaurant central de 800 places dont les travaux sont en cours de lancement à côté de l'Ecole nationale supérieure de journalisme de Hydra. Un autre restaurant similaire est prévu près de la nouvelle faculté de droit de Saïd Hamdine, qui bénéficiera également d'une cité universitaire de 3000 lits, dont la livraison est attendue pour mai 2014. A Bouzaréah, siège du rectorat de l'université Alger 2, le wali s'est enquis de la création d'un nouveau campus de 8000 places pédagogiques dont les travaux devraient durer 24 mois. Fort de ces projets, Abdelkader Zoukh affirme que «le nombre de places pédagogiques et de lits sont appelés à augmenter à la faveur de la réception prochaine des différents projets en cours de réalisation dotés d'une enveloppe financière globale de 54 milliards de DA», rapporte l'APS. En 2013 déjà, la wilaya d'Alger qui compte quelque 152 000 étudiants a bénéficié de 22 000 nouvelles places pédagogiques grâce à l'ouverture des facultés de droit de Saïd Hamdine et de médecine de Ben Aknoun. En termes d'hébergement, la capitale dispose de 38 400 lits répartis sur 25 résidences universitaires. Ce qui veut dire que le quart des étudiants algérois est hébergé actuellement dans une structure universitaire. S'agissant de projets toujours au stade d'étude, il est dit que le secteur de l'enseignement supérieur de la wilaya va encore se renforcer de 24 530 places pédagogiques et de 11 000 lits supplémentaires grâce essentiellement au projet du pôle universitaire de Sidi Abdellah. Comptant 20 000 places pédagogiques et 11 000 lits, ce dernier sera livré, selon les espoirs du wali, à la rentrée universitaire de 2015. A ce rythme-là, et par l'effet de filtrage imposé par le système LMD qui favorise la réduction du cursus pour les étudiants et donc leur nombre, les universitaires d'Alger ne pourront plus dénoncer des conditions de travail indignes. Seulement, le malaise de l'université se résume-t-il à quelques chaises, plats ou lits indisponibles ?