Une après-midi festive caractérisée par l'émotion, l'engouement des youyous à n'en plus finir, El Hadhria ne pouvait espérer mieux, samedi, au Théâtre national algérien où dans la même communion, musiciens, public et femmes portant ou pas le haïk ont célébré cette belle journée baptisée «Qaâda Hadhria Djazairia», où le haïk m'rema était à l'honneur. «Pour bâtir l'avenir, on a plus que jamais besoin de notre passé, et notre patrimoine immatériel culturel doit être préservé comme la prunelle de nos yeux», explique, une lueur dans les yeux, Abdelkader Achour, président de l'association culturelle et artistique El Hadhria et initiateur de cette rencontre conviviale qui a drainé une grande foule. D'entrée, l'assistance a été conviée à visionner un film émouvant Dzaïr Yalacima qui retrace l'histoire d'Alger agressée, Alger blessée, mais Alger libérée. Ses hauts et ses bas avec sa descente aux enfers et son histoire et son patrimoine qui se fissurent. Puis, ce fut l'entrée inattendue, mais ô combien symbolique, de la grande moudjahida Djamila Bouhired saluée comme il se doit par une assistance émue et subjuguée. Que de souvenirs en ces moments heureux. Puis, ce fut au tour du grand maître de la musique arabo-andalouse, Sid Ahmed Serri, d'accéder à la scène pour présenter son livre Le chant du rossignol écrit par Hamid Tahri. L'intervention du doyen de cet art lyrique a été très appréciée de même que le récital de musique chaâbie de Dalila Naïm, de Rachid Khali et de Mourad Djaâfri. Cette ambiance festive a permis à l'assistance, au-delà du fait, d'apprécier les qacidate puisées du répertoire, de se mouvoir dans la danse et des chants repris en chœur. C'était assurément une après-midi de fête, mais aussi de souvenirs, d'un clin d'œil à notre culture authentique qui ne mourra jamais. Ne dit-on pas que la culture c'est ce qui reste lorsqu'on a tout oublié ? Merci El Hadhria, merci Kader Achour.