Le problème de prise en charge a été, encore une fois, soulevé par les artisans et leurs accompagnateurs à l'occasion de l'ouverture, hier, du Salon national de l'artisanat à Tamanrasset. Tamanrasset. De notre correspondant
Les participants à cette manifestation, qui en est à sa 14e édition, disent, qu'à quelques exceptions près, seuls «les plus nantis» peuvent prendre part à ce rendez-vous. «Le déjeuner et les frais de transport sont à la charge des artisans. Les recettes que ces derniers auraient donc générées à l'occasion vont être déboursées pour couvrir les dépenses de leur participation. Une situation que les autorités compétentes devaient normalement prendre en charge si l'on veut réellement encourager les petits métiers et l'artisanat», souligne un artisan de bijoux traditionnels. Abondant dans le même sens, un autre artisan préconise de «réviser les textes de loi régissant ces manifestations» souvent définies comme étant une passerelle de communication entre l'artisan et le consommateur. L'édition 2013 se veut ainsi une opportunité pour cerner les problèmes dans lesquels se débat l'artisan. Dans ce contexte, la direction de l'artisanat a pris l'initiative d'investir dans le travail de proximité en organisant, contrairement aux éditions précédentes, des expositions-ventes en dehors de l'enceinte de la Maison de l'artisanat. L'objectif, explique le directeur de l'artisanat, Saïdani Mourad, «est de mettre en valeur les métiers manuels via l'organisation des ateliers vivants. Nous avons pour une première fois mis en place des stands aux alentours de la direction pour que les participants travaillent sur place, d'une part, et pour réconcilier le consommateur avec le produit artisanal, de l'autre». Le nombre de participants à cette édition s'élève, selon M. Saïdani, à 169 artisans venus de 35 wilayas du pays. Il a déclaré : «Les espaces désignés à cet effet sont occupés essentiellement par les travailleurs de la céramique d'art, la poterie, le cuir, le tissage de tapis, la vannerie et le travail du bois. Toutefois, les bijoutiers traditionnels issus de la Grande-Kabylie, de Tlemcen, de Constantine et de la région des Aurès sont omniprésents aux côtés des artisans de la bijouterie locale. L'art culinaire, avec des gâteaux et des plats traditionnels, est aussi au programme des expositions.» M. Saïdani a fait savoir qu'un restaurant traditionnel et une cafétéria gérés par les participants ont été ouverts, et ce pendant toute la durée du Salon qui s'étalera du 25 au 31 décembre 2013. Placé sous le slogan «Tous pour l'encouragement de la production artisanale», le Salon a, peu avant l'ouverture, drainé un public nombreux. Le directeur de l'artisanat a tenu à faire remarquer : «Cette année on a eu beaucoup de demandes de participation qu'on n'a pas pu satisfaire en totalité, mais on a mis le paquet pour que notre objectif soit atteint en impliquant le citoyen dans la promotion de l'artisanat.» De son côté, Mohamed Nasreddine Ben Abdellah, président de la Chambre de l'artisanat de la wilaya, a mis l'accent sur l'importance de la mise en place «de nouveaux mécanismes en mesure d'encourager la production et la commercialisation des objets d'artisanat qui butent sérieusement sur le problème de la concurrence déloyale». La lutte contre l'informel reste ainsi le défi majeur des artisans de Tamanrasset en plus des contraintes d'ordre organisationnel dans lesquelles ils se morfondent. A cela, s'ajoutent l'indisponibilité et la cherté de la matière première qui freinent cette activité. Il faut remédier à cette situation problématique.