Le 22 juillet 2004, ce Portugais de centre-droit est nommé président de la nouvelle Commission européenne par le Parlement européen. Il abandonne sa fonction de chef de gouvernement dans son pays. Chaque Etat membre avait son candidat pour diriger la commission, les alliances s'opposaient et personne parmi les prétendants ne faisait l'unanimité. Durao Barroso était l'homme du compromis, entre les exigences britanniques, françaises et allemandes. Mais l'auteur du redressement économique du Portugal a des convictions et des ambitions. Il est favorable à l'Europe de la défense. Mais tant que cette Europe restera « un concept sans réalité », il donne sa préférence à l'Alliance atlantique : il a soutenu l'intervention américaine en Irak. Il apportera un fort soutien aux dix nouveaux entrants de l'UE. Il veut surtout une Europe structurée, si cette politique ne conduit pas à une opposition systématique contre l'Amérique. Le nouveau président de la commission répète à l'envi : « Je suis plus à gauche que Tony Blair ». La France et l'Allemagne, mauvais élèves de l'UE, qui tergiversent avec le pacte de stabilité, ne doivent pas compter sur sa clémence. Durao Barroso a ramené le déficit public portugais à moins de 3% du PIB et sera intraitable. Pour le moment, il doit louvoyer dans les coulisses de Bruxelles pour mettre au point sa liste de commissaires. Obtiendra-t-il de nouveau le consensus ?