La ministre suédoise aux Affaires européennes, Cecilia Malmström, dont le pays préside l'UE, s'est déclarée hier favorable à ce qu'une femme occupe l'un des deux postes de dirigeants européens en jeu, tout en regrettant le faible nombre de candidates. « Je pense que ce serait une bonne chose si nous pouvions avoir une femme à l'une des deux fonctions », à savoir la présidence du Conseil européen ou le poste de haut représentant aux affaires étrangères de l'UE, a-t-elle déclaré à son arrivée à une réunion avec ses homologues de l'UE à Bruxelles. « Mais il y a très peu de femmes nominées et si vous regardez la liste (de noms qui circulent) il y a peu de femmes qui ont été ministre des Affaires étrangères ou Premier ministre » et pourraient donc répondre aux critères demandés, a ajouté la ministre. Le chef de la diplomatie finlandaise, Alexander Stubb, a également plaidé en ce sens. « Je pense qu'il serait utile d'avoir une femme à l'un des postes », a-t-il déclaré. « Nous aurions l'air un peu ridicules si nous ne parvenions pas à nommer une femme », a ajouté le ministre. Un souhait aussi partagé par le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn. « Ce serait naturellement bien si on pouvait parvenir à l'équilibre entre pays du Nord et du Sud (de l'Europe), de l'Est et de l'Ouest, entre petits et grands pays et, bien sûr aussi entre femme et homme », a-t-il dit. Plusieurs femmes occupant des postes européens de premier plan ont initié une campagne lundi pour désigner une femme. « Il est temps de transformer les paroles en actes en nommant des femmes à des fonctions dirigeantes de l'UE », ont écrit la commissaire européenne à la concurrence, Neelie Kroes, la vice-présidente de la Commission, Margot Wallström, et la vice-présidente du Parlement ont reçu le soutien de la commissaire européenne aux relations extérieures, l'Autrichienne Benita Ferrero-Waldner. Herman Van Rompu favori La décision sur les postes doit être prise jeudi soir lors d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement européens. Ils devront désigner le président du Conseil européen, le haut représentant, qui deviendra de facto un sorte de chef de la diplomatie de l'UE, ainsi que le secrétaire général du Conseil européen (organe représentant les Etats), un poste plus administratif et donc moins convoité, mais qui joue un rôle-clé dans les rouages européens. Selon des sources diplomatiques, le Français Pierre de Boissieu, qui l'occupe déjà, pourrait se voir prolonger dans ses fonctions. Deux autres postes européens ont déjà été attribués à des hommes : la présidence de la Commission européenne, avec le Portugais José Manuel Barroso, et la présidence du Parlement européen, avec le Polonais Jerzy Buzek. L'issue du sommet jeudi soir reste très incertaine. Une seule femme est officiellement en lice pour présider l'UE, l'ex-présidente lettone Vaira Vike-Freiberga. Elle semble partir avec un désavantage sur le Premier ministre belge Herman Van Rompuy, toujours considéré comme favori. Sont aussi sur les rangs : le Néerlandais Jan Peter Balkenende, Tony Blair ou encore le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker. Ce dernier « a de bonnes chances » car « il s'agit d'un homme qui pense et agit de manière européenne », a déclaré M. Asselborn.