Un spectacle digne de vrais professionnels que celui joué devant un public record, à la salle de spectacles de la maison de la culture «Ali Maachi» par des éléments de la coopérative «Nawet El Masrah» de Tiaret et qui n'a pas laissé insensibles les adeptes du 4e art. Bien plus, la pièce a subjugué plus d'un au point de susciter une standing-ovation et des youyous comme pour remercier les jeunes talents pour leur prestation qui suscite de l'admiration. Montée à l'occasion de la célébration des évènements du 11 décembre 1960, la pièce se voulait un témoignage contre l'oubli et l'amnésie qui frappe la jeune génération surtout, non se remémorer les évènements tragiques vécus lors de la guerre de libération. Ecrite par Abdi Khatir et mise en scène par Mohamed Yeddou, «Pour que nul n'oublie les chahids» a su replacer la trame de fond dans son contexte historique pour la mettre en symbiose avec le décor, la scénographie et un fond musical émouvant. L'histoire commence par un dialogue entre un jeune gardien de prison et son fantôme qui n'est autre que son vieux collègue, maquisard de surcroît. Sans prise réelle sur le vécu de ces corps enfouis dans les tombes, le jeune se voit traversé l'esprit par des remords quand il apprendra que dans le cimetière qu'il garde sont enterrés des gens qui sont tombés au champ d'honneur en défendant l'honneur et la dignité humaine. Chaque tombe racontait une histoire dont la caractéristique commune fut de mourir pour que triomphent les idéaux pour lesquels sont tombés les chouhada. On replonge donc dans le passé pour dire les drames et le sang qui a coulé pour que l'Algérie en sorte vainqueur. Abdelkader Dekkiche, Djamel Larroussi, Meriem Bouali, Benabdessadouk, Mohamed Kamel Zendak, Djelab Miloud, Mohamed Hocine et Benhamou Khadîdja ont su restituer l'histoire de ce groupe de moudjahidine, 52 minutes durant jusqu'au moment où les drapeaux sont brandis alors que Taibi Nourredine, un rescapé de «Alhan Oua Chabab», surgit avec une chanson sentimentale et laisse place à la communion entre éléments de la troupe et le public. Certains en sortiront avec les larmes.