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Dévaluation du dinar et effets macroéconomiques
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Depuis la création du système monétaire international à régime de change fixe, après la deuxième guerre mondiale, la dévaluation des monnaies était autorisée selon la situation macroéconomique du pays et en respectant la non-dévaluation à but concurrentiel interdite par le FMI.
Après 1971, la dévaluation devient une politique très usitée par les autorités monétaires afin d'encourager la concurrence et stimuler l'exportation. Comme l'Algérie fait partie de ce nouveau système avec son régime de change intermédiaire de type flottement administré, elle doit respecter le dosage et le temps de la dévaluation du dinar algérien (DA). Cette dévaluation doit être rythmée et corrélée avec l'évolution de l'inflation, la balance commerciale. Dans ces lignes, nous allons essayer de lire ce qui n'a pas était dicté par la banque d'Algérie (BCA) sur la dévaluation, les effets de la dévaluation sur l'inflation, et ainsi juger le timing de la dévaluation du dinar.
Ajustement du taux de change
Pour saisir la dévaluation du dinar et essayer de juger son efficacité, nous devons établir une corrélation précise entre la masse monétaire (M), sa vélocité (V), le taux de change réel (TCR), taux de change nominal (TCN), inflation étrangère (en USA et EU), et la production nationale (PIB).
L'ajustement du TCR, dans les modèles à prix fixes, par le TCN ne peut être efficace qu'en courte période, car à moyen terme les prix s'ajustent et donc ils influencent le TCR. Pour saisir l'idée, reprenons la relation, la plus simple, entre ces trois variables : [tcr=tcn.p*/p], avec : p* et p prix étranger et domestique (respectivement). De cette relation nous constatons que la BCA se trouve devant deux solutions pour relancer l'exportation, dans le cas où celle-ci est son objectif initial, manipuler les niveaux des prix (inflation), ou dévaluer le dinar algérien. Les prix étrangers sont des variables exogènes incontrôlés par la BCA, donc elle doit essayer de jouer sur le niveau des prix domestiques, ou bien de jouer la carte de la dévaluation. Si la BCA opte pour la manipulation des prix, elle devra tout d'abord manipuler M. Pour cela, la BCA sera confrontée à cinq variables, après linéarisation de l'équation du TCR et l'équation quantitative de la monnaie de Fischer.
Ces variables sont tcn, p*, tcr, pib et v, d'où leurs contrôles ne ressortent pas uniquement de pouvoir de la BCA, mais également de la politique financière. Ces variables sont corrélées mécaniquement avec M, chaque dévaluation du tcn augmentera M, de fait que les recettes en dollars converties en dinars se retrouvent gonflées par la dévaluation. Et quand l'inflation augmentera à l'extérieur, M accroîtra, mais le fait que les USA et l'Europe subissent une phase de désinflation (de mai à septembre 2013 : 1.36, 1.75, 1.96, 1.51 et 1.18٪aux Etats-Unis et de 2٪ en 2012 et 1.099٪ en septembre 2013 en Europe) l'ajustement par les prix ne fonctionnera pas et l'effet attendu de la relation ne se réalisera pas sans la dévaluation, bon timing. Et quand le tcr subit des vagues de dépréciations, M augmentera respectivement, cette augmentation est le fruit d'une dépréciation qui encourage l'exportation, même insignifiante, et donc des recettes augmentées en dinars. Et en évoquant la relation entre la production nationale et M, il faut préciser que la politique monétaire assouplie de la BCA depuis 2004 devait avoir un effet incitant vis-à-vis de l'investissement et donc une réduction du chômage.
Mais cet effet ne peut parvenir de la politique monétaire à elle seule, car il faut toute une série de lois et mesures pour encourager l'investissement porteur de technologie et créateur de valeur ajoutée et d'emplois (IDE…). En 2011 et 2012, les flux nets d'IDE étaient 1.7 et 1.5 Mds USD (respectivement). Aussi, le conseil national de l'investissement (CNI) a avalisé 90 projets au 1er semestre 2013, représentant ainsi 6.5 Mds USD avec une création de 14 000 emplois. Sans se trop évoquer le sujet (nous y reviendrons dans une autre analyse), un taux de chômage de 9.7٪ en 2012 nécessite plus d'investissement ! La baisse des intérêts sur l'investissement a conduit vers l'augmentation de ce dernier, et donc une augmentation (même médiocre) de la production intérieure brute (PIB), 12109503.6 millions de DA en 20011. Le PIB, en constante et permanente augmentation depuis 2004, s'est accompagné d'une constante et permanente inflation depuis 2004 (voir notre article d'El Watan, 3 février 2013). Cette inflation était créée, dans une partie, par l'investissement non productif (construction et rénovation de l'infrastructure) et donc une masse monétaire plus importante que la production des biens, ce qui génère une inflation.
Concernant la vélocité de la monnaie (V), elle est fixe au court terme, hypothèse de Fisher, mais au moyen terme elle retient une corrélation négative avec M. Pour notre économie, de 2000 à 2012, V est resté fixe même à long terme, aux alentours de 2, cette ténacité reflète la spécificité de l'économie nationale. De 1980 à 2006, le calcul de V dans la zone euro reflète une instabilité remarquable avec des tendances baissières et des variations cycliques, d'où les aspects institutionnels de l'économie européenne facilitent la circulation monétaire. En Algérie, c'est le contraire qui domine, l'abondance de l'utilisation de la liquidité dans l'économie, à cause de la prématurité des moyens de paiements, ralentissant la rotation de la monnaie. Mais est-ce que c'est la cause principale ? Non. L'anticipation de l'inflation par les agents les pousse à investir dans les biens d'équipement durable, ce choix ralentit la consommation et donc une baisse, constance de V.
L'effet sur le produit…
L'effet de la dévaluation du DA sur le produit national ne sera pas ressentie immédiatement, mais à moyen terme son effet aura sûrement un écho. Pour saisir l'effet de la dévaluation du DA, nous retenons quatre variables de la demande globale, les consommateurs (C), l'investissement (I), le gouvernement (G) et l'exportation (X). La demande des consommateurs sera en fonction de leur revenu disponible, après impôts, et inflation. Au 1er semestre 2012, les algériens ont augmenté leur demande sur les biens de consommation durable (40٪ en plus pour les voitures) pour se prémunir contre l'inflation de 2011-2012. Dans le contexte actuel et à court terme, la dévaluation aura un effet négatif sur la demande des algériens, car les biens importés seront plus chers. En anticipant une inflation proche, les consommateurs pour se prémunir encore une autre fois auront tendance au même scénario de 2012. Pour l'investissement, il sera confronté à l'anticipation de l'inflation à cause de la hausse de capital fixe importé et donc une baisse de l'investissement.
Il vient s'ajouter les taux d'intérêts, étant dans une économie fermée la hausse des prix diminuera les encaisses monétaires réelles (M/P) qui influenceront les taux d'intérêts à la hausse et donc une chute de l'investissement à moyen terme. Avec une telle situation, une hausse de P appréciera le TCR et par la suite une baisse des exportations et hausse des importations et enfin une baisse de produit national. Alors, l'effet des prix sur le produit passe par le TCR. Et pour G, la demande gouvernementale sera en fonction de ses recettes, ce qui nous laisse penser à une hausse vertigineuse des dépenses, non productives, qui finiront à créer l'inflation à long terme. Pour X, notre balance commerciale sera en fonction de la conjoncture en Europe et aux USA, pour leurs importations venues de l'Algérie, comme ils sont en état de désinflation ils importent moins. Pour nos exportations elles seront en fonction du TCR qui s'appréciera, à cause de l'inflation, à moyen terme et affectera alors la balance commerciale et ensuite le produit national.
…Et sur l'emploi
A moyen terme, la dévaluation du DA laissera des traces sans doute sur l'emploi, car le moteur principal de l'économie est l'investissement. Ce dernier subira deux fardeaux : le 1er sera l'effet des encaisses monétaires réelles qui augmenteront les taux d'intérêts à court terme et qui, à leur tour, décourageront l'investissement. Le 2e fardeau sera l'anticipation de l'inflation par les salariés. Cette inflation future ne laissera pas les salaires inchangés. Depuis Milton Friedman, l'analyse de la courbe de Phillips converge vers un salaire dépendant de l'inflation anticipée, du pouvoir de négociation des salariés et leurs syndicats qui dépendent du taux de chômage. Pour l'anticipation de l'inflation, les salariés exigeront des salaires nominaux plus élevés pour compenser la hausse attendue des prix. Dans la situation actuelle du marché de l'emploi, la position de force penche en faveur des employeurs, car avec un taux de chômage frôlant les 9.7٪ et un emploi inadéquat, la force de négociation syndicale baissera et donc les salariés accepteront un salaire bas, ou même un poste de travail incompatible avec leur formation. Mais l'histoire n'est pas finie pour les salariés, car à moyen terme les prix augmenteront, effet de la dévaluation, et donc les salariés qui ont négocié leur salaire nominal en période (t) seront déçus par la chute de leur salaire réel (W/P) au période (t+1), cette baisse de pouvoir d'achat sera due à la dévaluation du DA.
Taux de change nominal vs prix
Nous nous demandons dans le cas où la BCA n'a pas procédé à la dévaluation du DA, est-ce que c'est mieux pour l'ensemble de notre
économie ? Pour répondre, il faut préciser que nous sous-exploitons nos capacités de production. Ces sous-exploitations expliquent une partie du chômage et elles dissimulent bien le produit national que nous pouvons atteindre, si toutes les capacités sont mises en œuvre. Le fait que notre produit actuel est loin de celui espéré, le chômage élevé pousse les salaires à la baisse et supposons que le TCN ne baisse pas, notre économie progressera au moyen terme.
La baisse des prix actuelle augmentera la demande globale avec l'aide de la dépréciation du TCR du DA et la conséquence sera une augmentation de la production nationale. A moyen terme, si la BCA n'a pas dévalué le DA, l'ajustement par le change pouvait se produire même si le TCN était maintenu fixe. Et donc, on constate que la BCA a opté pour le bon choix en évitant l'étape des ajustements des prix pour enfin atteindre l'équilibre plus rapidement. Le choix de cette politique intervient dans un contexte de politique économique, plus précisément politique financière, visant une baisse de chômage avec un ratio de sacrifice appelé inflation nationale. Cette politique nationale oblige la BCA à dévaluer le DA, ce qui éclaire l'objectif principal du gouvernement consistant à diminuer le chômage.
Une réalité plus acerbe
La politique de dévaluation du DA ne passera pas inaperçue, les effets sur le produit national ne seront pas ressentis immédiatement ; à court terme, il y aura une dégradation des termes de l'échange qui s'accompagneront d'une baisse de la production. Aussi, la dévaluation accroîtra l'indice des prix à la consommation, car les prix des biens importés augmenteront et ensuite l'inflation anticipée fera augmenter les salaires et enfin l'inflation augmentera à son tour et la création d'un cercle vicieux.


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