Le recteur de l'université des sciences et de la technologie Houari Boumediène (USTHB) en appelle à la « sagesse » des grévistes afin de débloquer les examens de fin d'année. « J'appelle mes collègues à faire un effort afin que les examens aient lieu le plus tôt possible », a-t-il lancé dans un point de presse animé, hier, au siège du rectorat. Le Pr Benzaghou n'a eu de cesse d'utiliser le terme « collègue », laissant apparaître dans les propos une attitude conciliante. Se disant « conscient » de la réalité du terrain, allusion au mouvement de grève qui paralyse l'USTHB depuis le 13 mai dernier, le recteur évitera néanmoins de parler de « grève » ou de « grévistes ». Il préférera le terme « perturbation » pour désigner le « blocage » des examens. Ces derniers prévus à partir du 27 mai 2006 sont déprogrammés systématiquement. « Je souhaite que ces examens aient lieu à la date prévue, mais je ne peux donner aucune garantie », a-t-il ajouté. Le recteur posera, par ailleurs, le problème de la représentativité des enseignants grévistes, expliquant que la couverture syndicale du mouvement a été « ôtée par la direction nationale du CNES ». Documents à la main, il rappellera aussi que la grève a été rendue illégale par la justice. « La section CNES a été gelée par la direction nationale du syndicat. Je ne peux donc discuter qu'avec un collectif d'enseignants », souligne-t-il. Les grévistes, quant à eux, occupent toujours la permanence du mouvement. Dehors, aux alentours immédiats, une série de documents, collés au mur rend compte des dernières « nouvelles » sur les établissements en grève. Dans une déclaration rendue publique le 4 juin et affichée sur le « journal mural », le CNES de l'USTHB dit réitérer « le préalable aux négociations ». Celui-ci consiste, dit-il, en « la levée des poursuites judiciaires qui pèsent sur nos représentants : Mechaâb Mustapha et Cherbal Farid ainsi que leur collègue Khaled Bessila ». Le deuxième point soulevé est relatif à « la liberté d'organisation et le libre exercice du droit syndical consacrés par la Constitution ». En conclusion, les enseignants grévistes « se déclarent déterminés à poursuivre la grève jusqu'à la satisfaction de leurs revendications ». L'USTHB compte 20 000 étudiants et près de 1500 enseignants.