Ils étaient, hier, très nombreux à être contrariés et parfois au bord des larmes à rentrer chez eux bredouilles, pour ne pas avoir eu l'opportunité de gager un bijou au niveau de l'Agence BDL, spécialisée dans le prêt sur gage. Les préposés aux guichets ont refusé systématiquement les objets aurifères non pourvus de poinçon officiel de garantie. Cette décision a été prise par la banque, affirment-ils aux clients. Les hommes et femmes qui, dès l'ouverture des guichets, ont dû patienter, la peur au ventre, pour entendre le verdict de l'opération de contrôle des objets à gager. Certains étaient déçus, surtout les femmes qui ne comprenaient pas ce refus. Devant les guichets, elles affirmaient qu'elles avaient acquis ces objets chez des bijoutiers qui leur ont délivrés des reçus attestant la garantie de leurs bijoux. Une femme âgée, a qui ont a refusé de gager des bracelets, avait exhibé un reçu des objets qu'elle voulait mettre au clou pour arrondir le mois, en attendant sa retraite. Elle les avait acheté chez un bijoutier de M'dina J'dida pour la somme de 50 000 dinars. A présent, ils ne peuvent être cédés qu'au prix de l'or cassé. « J'ai trimé toute ma vie comme femme de ménage pour pouvoir mettre de côté ces bracelets. Mêmes les bijoutiers pour qui on est de fidèles clients se mettent à nous arnaquer », s'écrie-t-elle. D'autres par contre, la mort dans l'âme, se disent décidés à revendre leurs bijoux auprès de ce qui est communément appelé les « délalattes » pour en tirer une somme dérisoire qui leur permettra peut être de boucler leur fin de mois. « On ne comprend rien », a lancé un père de famille venu gager une chaîne en or d'une cinquantaine de grammes qu'il avait offerte à sa femme lors de ses noces, il y a vingt ans de cela.