L'unique raison qui a poussé Ali Benflis à repousser sa candidature est «le respect de la légalité». Très attendue depuis plusieurs mois, la candidature de Ali Benflis à l'élection présidentielle d'avril 2014 sera enfin officialisée. L'ancien chef de gouvernement et candidat à la magistrature suprême en 2004 l'annoncera le 19 janvier à l'hôtel Hilton, à Alger. Ali Benflis prononcera, selon le responsable de la communication au quartier général de sa campagne électorale, Lotfi Boumghar, une déclaration devant la presse nationale, et internationale accréditée à Alger. La teneur, indique notre source, sera à forte «connotation politique et axée sur les grands choix et options de son programme politique élaboré par une équipe d'experts». La déclaration officielle de la candidature de Ali Benflis, reportée à maintes fois pour des considérations stratégiques, interviendra ainsi deux jours après la convocation du corps électoral prévue au plus tard jeudi prochain et annoncée officiellement et par le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, et par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Selon notre source, parmi les raisons qui ont poussé Ali Benflis à reporter l'annonce officielle de sa candidature, c'est «le respect de la légalité». «Homme de droit», l'ancien chef de gouvernement, bien qu'il ait eu à confirmer à chaque fois sa candidature à ses partisans qu'il recevait dans son bureau au Val d'Hydra, ne voulait pas se prononcer avant la convocation du corps électoral. Mais ses comités de soutien sont à pied d'œuvre depuis plusieurs mois. Ils émaillent tout le territoire national et à l'émigration, menant un véritable travail de sensibilisation relayé évidemment sur la Toile par de nombreuses pages dédiées à Ali Benflis sur les réseaux sociaux. Depuis un peu plus d'un mois, l'ancien chef de gouvernement a ouvert les portes de son QG de campagne dans les anciens locaux de Visa France à Ben Aknoun, où il a installé son staff. Ali Benflis a fait revenir son directeur de campagne lors de l'élections présidentielle de 2014, Abdelkader Sallat, ancien ministre de la réforme pénitentiaire, et renouvelle sa confiance à ses fidèles, des non-partisans, en l'occurrence son ancien chef de cabinet Mansour Kdidir, et le docteur en relations internationales, Lotfi Boumghar, ainsi qu'à des militants du parti du Front de libération nationale (FLN), Abdeslam Medjahed, Abbas Mikhalif et Abdelkader Zidouk, membres du comité central. Le candidat Ali Benflis s'est également entouré de personnalités, d'anciens cadres algériens et d'anciens ministres. S'il n'a pas encore dévoilé ou annoncé officiellement son staff, quelques noms circulent déjà. On y retrouve un ex-président-directeur général de Sonatrach, Nazim Zouiouache, Fatma Zohra Bouchemla, ancienne ministre chargée de l'Immigration, et Abdelaziz Rahabi, diplomate et ancien ministre de la Communication. Selon notre source, on en saura plus sur la composante du staff de Ali Benflis dans les prochains jours. Par ailleurs, plusieurs personnalités nationales, des partis politiques et des organisations de la société civile qui attendaient sa déclaration officielle de candidature pour proclamer leur soutien à l'ancien chef de gouvernement. L'aile de Abdelghani Touhami des comités de soutien au programme du président de la République a entamé depuis longtemps sa collecte de signatures en faveur de Ali Benflis. Des officiers de l'Armée populaire nationale (ANP) à la retraite ont, eux aussi, déjà confirmé leur soutien à l'ancien chef de gouvernement et ancien secrétaire général du FLN. Ali Benflis sera donc officiellement candidat à l'élection présidentielle qui aura lieu dans trois mois, et ce, peu importe le choix qui sera fait par le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, de briguer ou non à un quatrième mandat comme insiste le très contesté secrétaire général du FLN, Amar Saadani. Mais tout porte à croire que l'option du quatrième mandat est devenue très hypothétique, voire même impossible à cause de la maladie du Président montré très affaibli par des images de la Télévision nationale. Qu'à cela ne tienne, Ali Benflis, qui a préparé sereinement son retour, compte, selon nos sources, faire fi de cette donne, et «entend mener une campagne électorale très propre où le seul leitmotiv sera le devenir de l'Algérie et le programme politique, économique et social qui lui sied pour sortir du marasme et de la crise qu'elle vit». D'ailleurs, l'ancien chef de gouvernement a plusieurs fois insisté auprès de ses partisans «de ne pas s'attaquer aux personnes, mais de défendre le projet qu'il présentera aux Algériens».