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L'Etat arrose les wilayas mais l'argent dort dans les caisses
Actualité : les autres articles
Publié dans El Watan le 17 - 01 - 2014

Bureaucratie, sous-qualification de la main-d'oeuvre, rareté des entreprises... La plupart des wilayas n'ont pas consommé les sommes colossales versées par l'Etat dans le cadre du plan quinquennal et des enveloppes bonus. Zoom dans cinq wilayas.
- Ouargla : wilaya cherche main-d'oeuvre

La sous-qualification qui frappe la main-d'oeuvre et les entreprises locales pèsera sûrement très longtemps sur le développement de la wilaya de Ouargla. Le coup de gueule du chef de l'Etat, en 2005, lors de sa campagne pour la charte pour la paix et la réconciliation nationale, sur «l'inexistence matérielle» du plan quinquennal 1999-2004 dans la wilaya de Ouargla en particulier et globalement au Sud, reste d'actualité. De 1999 à 2009, la wilaya de Ouargla a eu droit à 92,38 milliards de dinars tous programmes confondus, avec un programme supplémentaire de 14,03 milliards de dinars, notifié en 2010 suite à une visite du chef de l'Etat. Pour le programme quinquennal 2010-2014, l'allocation budgétaire est de 89,7 milliards de dinars. Bilan : la consommation annuelle moyenne de la wilaya de Ouargla ne dépasse guère les 12 milliards de dinars, soit à peine 20% des crédits de paiement, nous confirme M. Bacha, directeur du budget de la wilaya. Cette consommation est calculée sur la base des reliquats et de la dotation globale des crédits de paiement. Selon le directeur du budget, «la wilaya de Ouargla est tributaire de ses moyens de réalisation». Pour Ali Bouguerra, wali de Ouargla depuis février 2013, les entreprises locales doivent se mettre au diapason des textes réglementaires pour ce qui est de la qualification et de la classification professionnelles obligatoires pour toutes les entreprises et groupes d'entreprises intervenant dans le cadre du bâtiment, des travaux publics, de l'hydraulique et des travaux forestiers. Pour conclure des marchés avec l'Etat, les wilayas, les communes, les administrations, les établissements et organismes publics, le certificat de qualification doit être produit à l'appui de toute soumission. Il est subordonné à une classification sur la base de l'effectif total de l'entreprise ou du groupe d'entreprises décompté et déclaré durant la dernière année à la caisse de Sécurité sociale dans lequel doit figurer l'effectif de l'encadrement technique composé de cadres universitaires et agents de maîtrise ayant le profil lié aux activités du bâtiment, des travaux publics, de l'hydraulique et des travaux forestiers. Cet encadrement, déclaré une année au moins auprès de la Caisse de sécurité sociale, doit représenter entre 10 et 20% de l'effectif global, ainsi que du chiffre d'affaires réalisé dans le secteur du bâtiment, des travaux publics, de l'hydraulique et des forêts tel qu'il figure sur les bilans fiscaux et les extraits de rôles des trois derniers exercices comptables. Or, rares sont les entreprises locales qui peuvent se targuer de répondre à ces exigences dans la wilaya de Ouargla, hormis les quelques entreprises étatiques appelées à la rescousse et auxquelles un plan de charge est quasiment offert de gré à gré à chaque fois pour sauver le secteur public et profiter des dernières compétences qui restent. Houria Alioua

- Oran. Logement, éducation, raccordement au gaz : beaucoup de retard

Le secteur des ressources en eau est celui à qui le plan quinquennal a le plus profité : avec la réalisation des équipements (systèmes d'adduction, réservoirs, stations de dessalement, forages, etc.) qui permettent aujourd'hui une alimentation H24 touchant 99,7% de la population et une dotation brute estimée à 200 litres par jour pour chaque habitant. Pour la première fois de son histoire, Oran voit sa ressource disponible dépasser ses besoins (350 000 m3/jour contre 325 000 m3/jour). Ces chiffres ne tiennent pas compte de l'apport prochain de la méga station de dessalement de la Macta et ses 500 000 m3/jour. Concernant l'assainissement, la direction de l'hydraulique ambitionne de traiter, avant la fin de cette année, 85% des eaux usées de la wilaya avec l'achèvement des travaux de réalisation de six stations à Bethioua, Gdyel, Mers El Hadjadj, Mers El Kébir, Boutlélis et Oued Tlélat. La wilaya est en revanche moins dotée en gaz de ville avec seulement 62% de foyers raccordés. Le plan quinquennal a prévu le raccordement de 23 500 foyers répartis sur plusieurs localités, y compris les plus enclavées, comme El Ançor ou Aïn El Kerma. Les services concernés comptent atteindre, avant la fin de cette année, un taux de raccordement de 85%, un pari difficile à tenir. La situation est également moins brillante dans l'éducation avec une surcharge de classes qui perdure et des projets qui traînent. Sur 16 lycées programmés, seuls 8 ont été réceptionnés (2 sont en phase de l'être), selon une source syndicale qui explique le retard par un mauvais choix des entreprises de réalisation. Malgré les efforts (35 000 unités attribués à Oran), la tension dans le secteur du logement perdure. Des péripéties bureaucratiques liées notamment à la délivrance du permis de construire ont retardé le lancement de 543 logements ruraux. Des centaines de logements sociaux sont déjà livrés, mais la distribution traîne par crainte de représailles de la part des mécontents qui se manifestent à chaque opération de relogement. Les automobilistes se plaignent du mauvais état des chaussées mais dans beaucoup de cas, ce sont les installateurs de réseaux qui en sont responsables en intervenant sur des voies parfois fraîchement bitumées. La formule «marchés couverts de proximité», pour lutter contre le commerce informel, vient à peine d'être lancée, avec 9 structures ont été réceptionnées sur un total de 23. Dans le secteur culturel, la réalisation d'une bibliothèque centrale, sorte d'annexe de la bibliothèque nationale d'El Hamma est en phase d'être livrée. L'étude de faisabilité d'un métro à Oran serait aussi achevée puisque le Premier ministre a annoncé, lors de sa récente visite à Oran, que les travaux pourraient débuter cette année. Il faut savoir que sur 1224 opérations prévues à concrétiser, 887 sont des plans communaux de développement censés améliorer le quotidien des habitants. D. B.

- Tizi Ouzou : dans certaines communes, les plans sont à 0% d'exécution

A cette cagnotte, s'ajoute un reliquat du programme antérieur de 110 milliards de dinars, et une rallonge budgétaire de 10 milliards, accordée par le Premier ministre lors de sa visite en août 2013. Au total, la wilaya s'est vu attribuer, pour les trois derniers plans quinquennaux (1999-2004, 2005-2009 et 2010-2014), 517,58 milliards de dinars. Toutefois, l'effort des pouvoirs publics visant à booster le développement dans cette région, qui a souffert de l'instabilité et du terrorisme depuis 1993, n'a pas été suivi de résultats. Les programmes traînent en longueur. Le taux de consommation des crédits n'a pas dépassé 29% en 2013. Les retards concernent une dizaine de projets, dont deux barrages hydrauliques, des programmes de logement, le dédoublement de la RN12 avec contournement de la ville de Azazga (entamé en 2010) et un stade de 50 000 places. Les raisons sont multiples : bureaucratie, lenteurs des travaux faute d'entreprises compétentes fonctionnant avec des effectifs très réduits, problèmes internes entre les sociétés réalisatrices (ex. du stade de 50 000 places entamé en mai 2010 pour un délai de réalisation de 40 mois), mais aussi problème d'opposition des habitants, notamment en ce qui concerne le passage des conduites d'eau et de gaz. Au total, 101 projets sectoriels inscrits avant 2005 n'ont pas vu leurs travaux lancés à ce jour. L'information a été révélée par le wali de Tizi Ouzou. S'agissant de la consommation des dotations budgétaires allouées aux communes au titre des plans communaux de développement pour 2013, le taux d'exécution varie, d'une commune à l'autre, de 0 (Aïn El Hammam) à 100% (Béni Douala.
A. Tahraoui

- L'actu : 31 milliards de plus pour Bouira

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé hier à Bouira, l‘octroi d‘une enveloppe complémentaire de 31, 45 milliards de dinars au profit de la wilaya «afin de lui permettre de poursuivre la dynamique de développement qu'elle connaît depuis ces dernières années». Inclus dans cette enveloppe, un montant de deux milliards de dinars est octroyé par ailleurs aux différentes communes dans le cadre des programmes communaux de développement (PCD) afin de leur permettre de prendre en charge les préoccupations et problèmes des citoyens.   APS

- Tlemcen : priorité à la culture et au tourisme

En visite à Tlemcen en décembre 2013, Abdeklmalek Sellal a offert une enveloppe supplémentaire de 31,64 milliards de dinars. Une somme faramineuse qui s'ajoute à celle de 2011. A l'époque, l'ancien ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, avait gonflé le budget de la wilaya de 28,5 milliards de dinars. L'argent est allé dans le tourisme ( 11 milliards) pour la construction d'hôtels, la restauration de sites historiques, et dans la culture. Les travaux publics ont englouti 7,3 milliards, la jeunesse et les sports 3,36 milliards, l'habitat 3,4 milliards, les ressources en eau 4,8 milliards, et la santé 2,85 milliards. Alors que 500 millions de dinars sont consacrés à l'encouragement du développement rural. «Les secteurs de l'habitat, des travaux publics, l'hydraulique, les mines et l'énergie se sont adjugé la plus grosse part avec une enveloppe qui dépasse les 100 milliards de dinars», a déclaré l'ancien wali, actuellement ministre de l'Agriculture. Chahredine Berriah

- Sétif : les crédit consommés ne dépassent pas les 16%

Pour la deuxième année, la consommation des crédits alloués à la deuxième wilaya du pays en nombre d'habitants n'excèderait pas les 16%. Sur les 85 milliards de dinars, les gestionnaires de Sétif n'ont consommé, en 2013, que 13,9 milliards de dinars. Soit un taux de 16,35% qui ne reflète pas les gigantesques potentialités d'une wilaya de bâtisseurs. Ce résultat influe négativement sur les 780 opérations inscrites sur la nomenclature de la wilaya : de nombreux équipements et projets d'utilité publique n'ont pas été réalisés, au grand regret de la population d'une wilaya, considérée dans un passé récent comme un modèle de gestion et exemple en matière de consommation des crédits. En 2012, ce n'était pas mieux : pour l'illustration, sur les 83,25 milliards mobilisés, uniquement 13,58 milliards ont été consommés. Une partie d'une cagnotte de 338 milliards octroyée à la wilaya au titre du plan quinquennal 2010-2014, laquelle est renflouée par 42,44 milliards du programme complémentaire de 2012, et 21,42 milliards inscrits à l'actif du programme complémentaire de 2013. La wilaya aurait donc bénéficié d'une gigantesque manne financière de 402 milliards. Mais plus de 40 000 logements sur un plan de charge de 96 021, ne sont toujours pas lancés. Initié par le président de la République en juin 2007, le complexe sportif de 50 000 places couvertes n'est toujours pas terminé, 6 ans et 6 mois après. En plus de longues et pénalisantes lenteurs bureaucratiques, le projet devra subir de graves préjudices financiers. Sachant que les 16 milliards consacrés au projet perdent, selon un économiste, entre 5 et 10% de leur valeur chaque année. La réactualisation du coût du projet n'est pas à écarter. Le Trésor public sera obligé de supporter une onéreuse réévaluation. Achevée depuis de longs mois, l'extension de la piste de l'aéroport n'est toujours pas inaugurée. Le milliard et demi alloué à l'opération au titre du programme complémentaire de 2012 garnit des coffres surbookés. Devant accueillir annuellement plus de 10 millions de voyageurs, la gare intermodale de Aïn Fouara, qui devait être mise en service en 2011, ne voit toujours pas le jour. Les 3 milliards alloués au projet font les frais des tergiversations des responsables locaux qui ne rendent de comptes à personne. L'hôpital de 240 lits d'El Eulma, les 13 cliniques spécialisées d'El Bez, les 10 zones économiques d'activité (ZEA), l'annexe de la bibliothèque nationale, le théâtre régional, la salle de spectacles et d'autres importants projets moisissent dans les tiroirs. Sont accusés : le code des marché publics, les organes de contrôle ou la Commission nationale des marchés. Kamel Beniaiche


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