Ces performances, faut-il le signaler, ne sont, en fait, dues qu'aux investissements privés (bailleurs de fonds) et à une surexploitation anarchique des eaux souterraines de l'une des nappes plus importantes du pays. A ce titre, la mobilisation des ressources hydriques (eaux pérennes) jusque-là inexploitées revêt une importance particulière pour que la dynamique observée s'inscrive dans la durée. En effet, une première opération d'entre les trois retenues dans la région du djebel Ammour, quoiqu'avec du retard, est en voie d'être finalisée. Entre temps, il a fallu centraliser l'opération et lever les contraintes liées au site entre autres décider de l'affectation des périmètres à irriguer et déplacer le mausolée du saint patron des « adjalate » et d'un vieux cimetière situé en zones inondables. C'est un petit barrage, au lieu de l'option pour une grande digue, qui sera livré en novembre, sous réserve d'une 2e réévaluation qui portera le coup de l'opération à plus de 40 milliards. Lancée en 2004, la réalisation d'une digue à l'endroit d'un ancien envasement à hauteur de 17 milliards fut abandonnée au profit d'un barrage qui a été confié (opération centralisée à l'ANBT) avec un coût supplémentaire de 5 milliards (avenant). Alors qu'une partie des opérations est en voie d'être finalisée, entre autres le terrassement rocheux, une prise d'eau, une voûte et une dérivation, tout porte à croire qu'aussi bien les dimensions de l'ouvrage (hauteur 16,30 m longueur 26 m) que la capacité (12,5 hm3) seront revues à la hausse à la lumière de la révision effectuée par un BET cubain (Technica Hydraulica). Destiné à revitaliser l'ex-village socialiste de Oued Touil, à l'abandon depuis des lustres, par l'irrigation de plus de 1000 ha de terres, et par la diversification de la production de terres réputées d'entre les plus riches de la région, jusque-là consacrée exclusivement à la céréaliculture, l'ouvrage a failli être détourné de son objectif. Il s'en fallut de peu pour qu'une bonne partie des terres soit concédée à un investisseur vivement recommandé qui envisageait d'y planter des oliviers. Dans cet ordre d'idées, pour pallier toute dérive, lors d'une visite sur site, le wali a instruit les techniciens à reprendre le plan de parcellisation sur la base de l'occupation actuelle des sols et des documents existants. S'agissant de la protection des berges confiée aux services des forêts, elle devra attendre que l'on se fixe sur l'altitude référentielle retenue pour la plantation de 300 ha, celle de 1400 ne correspond pas, selon nos sources, à la réalité du terrain. En attendant la réception du barrage de Oued Etouil, deux autres opérations sont susceptibles d'être lancées, la première inscription concerne le vieux projet de réalisation d'un barrage de Seklafa en souffrance depuis 1945 ? L'opération, dont le coût est estimé à plus de 27 milliards, est toutefois tributaire de la finalisation de l'étude qui a été confiée à des partenaires portugais. Par ailleurs, selon le directeur de l'hydraulique, une mission dépêchée par le ministère est attendue pour une visite du site d'un 3e ouvrage au nord de Tajrouna où des millions de mètres cubes se perdent régulièrement au contact du sel de Kef El Melh. L'ouvrage en question est promu à un impact certain en zone présaharienne tant il touche à un no man's land inexploité entre les wilayas de Laghouat et El Bayadh. Selon notre interlocuteur lesdits ouvrages devront compter avec le lancement prochain de deux stations de traitement d'eaux usées au niveaux des deux centres urbains, la première à Laghouat à raison de 120 milliards, la seconde à Aflou Oued Medsous à hauteur de 100 milliards lesquelles opérations sont destinées à répondre aux besoins grandissant de périmètres irrigués.