Dangers La déficience de la gestion urbaine et la non-prise en charge des problèmes environnementaux ont entraîné la dégradation des ressources naturelles et des ressources du sol. En effet, plusieurs milliers d?hectares des meilleures terres agricoles du Nord ont été sacrifiés au développement urbain. A titre d'illustration, l'extension urbaine d'Alger s'est faite essentiellement sur les zones à fortes potentialités agricoles (Mitidja et Sahel) où le bâti occupe actuellement 10% de la superficie de la Mitidja, 21% de celle du Sahel et 80% pour les seules «retombées Sud du Sahel». La dégradation des ressources en eau est également non négligeable. La croissance de la population et le développement des activités ont généré une surexploitation des nappes phréatiques et leur contamination. Ainsi, le volume distribué représente 85% du volume produit, soit une perte de transfert et de traitement de 15%, surtout qu?aujourd?hui, l?Algérie est classée parmi les pays les plus pauvres en matière de potentialités hydriques. Le citoyen algérien ne dispose que de 1/5 000e de la quantité moyenne mondiale per capita, soit en dessous du seuil théorique de rareté fixé par la Banque mondiale à 1 000 m3/hab/an. Par ailleurs, les réseaux d?assainissement se sont développés de manière anarchique, au gré du développement des cités. Pourtant, toute élaboration d?un plan d?urbanisme repose en premier lieu sur un schéma d?alimentation et d?assainissement des eaux. Les systèmes d?épuration adoptés ne résultent pas d?études approfondies préalables à l?échelle du bassin ou sous-bassin. Dans la pratique, les stations d?épuration sont majoritairement à l?arrêt et même abandonnées ou fonctionnent d?une manière irrégulière. D?ailleurs, les maladies à transmission hydrique et épidémies moyenâgeuses (choléra, fièvre typhoïde, hépatite virale, dysenterie?), apparues à travers plusieurs wilayas et devenant quotidiennes dans certaines régions, surtout en été, ne sont pas le fruit du hasard. Elles sont dues particulièrement à la juxtaposition des réseaux d'eau potable et d'eaux usées qui entraînent, lors de la détérioration de l'un d'eux, une contamination bactériologique des eaux de consommation. Les rejets industriels et agricoles ont entraîné également une contamination des eaux souterraines. D?ailleurs, 193 des 358 agglomérations urbaines se situent dans le Nord algérien, plus exactement en amont des barrages et des champs captants des nappes. En d?autres termes, 45% de la population urbaine (10 086 000 habitants en 2010) portent atteinte aux ressources naturelles directement ou indirectement.