Après les travaux d'aménagement au niveau du service des urgences et la mise en service d'un scanner, l'hôpital Mohamed Seddik Benyahia de Jijel a franchi dans l'après-midi de lundi une nouvelle étape en procédant à la première intervention avec la technique de la cœliochirurgie sur une patiente pour une lithiase vésiculaire. Cette opération de téléchirurgie a été menée par le professeur Larbi Hireche de l'hôpital Zemirli en présence de chirurgiens de l'hôpital de Jijel qui devront s'imprégner de cette technique pour utiliser le matériel nouvellement acquis, à travers des démonstrations-formations. Cet appareil de cœliochirurgie d'une valeur de près de 5 millions de dinars a été obtenu grâce à un montage financier entre le budget du secteur sanitaire et le budget d'équipement de la direction de la santé et de la population. Le professeur Hireche, que nous avons rencontré avec l'équipe de chirurgiens de Jijel juste après la fin de l'intervention, jugera le matériel de « splendide ». Questionné sur les avantages de cette technique, le professeur nous lancera tout de go que la patiente pourra dès demain sortir de l'hôpital sauf complications. Outre cette réduction de la durée de séjour qui s'établi généralement à moins de 48 heures, notre interlocuteur ajoutera que la cœliochirurgie présente beaucoup moins de risques d'infection comparativement à l'intervention classique, ce qui se traduit par la prescription d'un minimum d'antibiotiques. Le professeur Hireche insistera, par ailleurs, sur la reprise précoce de l'activité ainsi que la disparition de l'oubli de corps étrangers (compresses). Tous ces avantages, nous expliquera le professeur, se traduisent inévitablement par une réduction des frais de prise en charge des malades, puisque, ajoutera-t-il, cette technique est deux fois moins chère de la voie classique. Il ne manquera pas de souligner l'impact positif sur le coefficient de rotation par lit qui atteindra un seuil optimal et le volet lié à l'esthétique vu qu'au bout de trois mois les cicatrices ne sont presque plus visibles. Le plus important des avantages reste incontestablement la disparition des risques d'éventration. Concernant l'acquisition de la maîtrise de la technique par les chirurgiens, le professeur qui se trouve à Jijel pour trois jours, nous dira qu'elle le sera, avec rythme soutenu, au bout de trois mois, mettant l'accent à ce propos, sur la coordination entre l'œil et la main. Au cours de ces trois journées, les chirurgiens des secteurs sanitaires de Taher et El Milia participeront à des interventions pour découvrir et acquérir cette technique consistant à intervenir au niveau de deux incisions où seront introduits d'un côté une caméra de quelques millimètres et de l'autre des instruments fins pour intervenir sur le malade.