Corriger les dysfonctionnements sur les plans organisationnel, financier et managérial. Désorganisation, dysfonctionnement, mauvaise gestion et limitation des offres de soins, tels sont les qualificatifs attribués au système de santé algérien. Le constat a été déjà fait depuis plusieurs années et des solutions définitives pour améliorer tous les indicateurs de santé attendent toujours. Un constat réitéré encore une fois lors des travaux du colloque international sur les politiques de santé organisé les 18 et 19 janvier par le ministère de la Santé en collaboration avec l'Ecole nationale supérieure en sciences politiques. Des experts nationaux et étrangers venus de France, de Suisse des Etats-Unis débattront durant ces deux journées des différentes expériences des politiques de santé pour déceler les meilleurs moyens d'arriver à instaurer une meilleure politique de santé qui doit être adaptée à un système en effritement, qui est le nôtre. L'organisation est le premier aspect sur lequel les participants ont mis l'accent. Un point important à partir duquel doit découler toute une démarche et une série de mesures organisationnelle, managériale et financière. «La priorité sera donnée, lors de cette rencontre, aux volets liés au financement, à la prise en charge des usagers de la santé et à l'amélioration des services», a déclaré Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, à l'ouverture des travaux. Comme il estime qu'il est obligatoire de «mettre en place des stratégies globales en vue de moderniser et développer le système sanitaire au cours des cinq prochaines années», a-t-il ajouté en faisant référence au plan et à la feuille de route mis en place au préalable. Cela doit passer, a-t-il encore souligné, par la révision du système actuel de santé, de la législation en vigueur, revoir les méthodes de travail et les moyens de gestion des services de santé publique, ce qui nécessitera la mise en place de nouveaux modèles de gestion. Il est donc question de préparer, à l'issue de ce colloque international, la nouvelle loi sanitaire rangée dans les tiroirs du ministère de la Santé depuis 2003 pour être déterrée en 2011, pour laquelle une conférence nationale a été organisée en grande pompe au Palais des nations à Alger pour être enterrée une seconde fois quelques mois après. Cette réforme consistera aussi à revoir les modalités de financement du système de santé, dont un modèle a été aussi proposé depuis 2005, mais n'a jamais vu le jour. Il s'agit de la contractualisation, un concept qui mettra fin à une gratuité indiscriminée des soins, comme l'a bien souligné Ali Chaouche, ex-cadre du ministère de la Santé, et qui a présenté une communication sur le financement du système de santé. «Il est temps de mettre en place des relations contractuelles entre les bailleurs de fonds et les hôpitaux ainsi qu'avec les cliniques privées. Comme il est urgent de procéder à la révision de la tarification qui est aujourd'hui obsolète», a-t-il recommandé. Une fois le cadre législatif corrigé et validé, des assisses nationales de la santé interviendront pour justement porter tous les correctifs à ces dysfonctionnements qui paralysent d'une manière continue les services de santé publique. Ainsi, ces assises qui seront organisées en mars prochain «réuniront tous les acteurs du secteur qui contribueront à la mise en place de nouvelles bases plus adaptées aux transformations que connaît la société algérienne, et ce, dans l'optique de promouvoir la santé en Algérie», a ajouté M. Boudiaf, et de rappeler la réception, durant la prochaine décade, de 15 000 lits, alors que la priorité sera donnée à la réalisation de 10 centres hospitaliers.