Trois jours à peine après la convocation du corps électoral pour le 17 avril prochain, date du scrutin présidentiel, 15 candidats à la candidature pour cette élection ont déjà retiré le formulaire de souscription de signatures individuelles auprès du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Un chiffre révélé, hier, par le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, en marge d'une séance plénière à l'APN consacrée au vote du projet de loi relatif aux titres et documents de voyage. Les formulaires en question sont remis contre une lettre d'intention de candidature adressée par le postulant au ministre de l'Intérieur. Les candidats auront, selon les dispositions de l'article 137 de la loi organique, 45 jours pour le dépôt de leurs dossiers. Pour la surveillance et le contrôle de ces joutes, il est prévu, selon le ministre, l'installation à partir d'aujourd'hui de la commission nationale de préparation de cette élection, composée de plusieurs représentants de départements ministériels, notamment l'Intérieur, la Communication, la Justice… Cette instance sera présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Devant les députés, M. Belaïz a longuement évoqué sur l'importance de ce rendez-vous électoral et s'engage à assurer une élection transparente. Comment ? Il promet la neutralité totale de l'administration ! Il invite toutefois les candidats à faire preuve de responsabilité. Dans les coulisses de l'hémicycle, les députés se sont montrés sceptiques et ne croient pas trop au discours rassurant du ministre. Ils exigent de M. Belaïz qu'il joigne l'acte à la parole. «Il ne suffit pas de parler, le plus important est d'agir», affirment des députés de différentes obédiences. Ces derniers réclament l'assainissement du fichier électoral. Une action qui reflètera la volonté politique du pouvoir d'aller vers une élection transparente et aussi une assurance palpable pour tous les acteurs politiques et l'électeur. Les députés, dont ceux du PT, qui participent à cette élection avec leur propre candidat, sont persuadés que le prochain scrutin se déroulera dans un contexte d'incertitudes et réclament de fait l'installation d'une seule commission de contrôle de la présidentielle composée uniquement des représentants des candidats. «Les partis qui ne participent pas à ce scrutin ne devraient pas siéger au sein de cette commission. La multiplicité des commissions ne sert absolument à rien. C'est un procédé inutile», estime M. Taazibt du PT.