Les dissidents du Parti du renouveau algérien (PRA), organisés dans un comité directoire, ont animé hier à la Maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, une conférence de presse pour lancer un appel à tous les militants du parti en vue d'organiser un congrès extraordinaire. Le comité directoire, composé de 11 membres, dont les anciens secrétaires généraux Djillali Soufiane et Torkmane, est fort également de 384 élus locaux, selon le porte-parole de cette structure, M. Atamnia. Le directoire, né le 16 décembre 2004, soit le lendemain du « congrès-putsch » du PRA, retient contre l'actuel secrétaire général, Smail Abderezak, des griefs. « Nous avons poursuivi le secrétaire général en justice pour plusieurs affaires », résume M. Atamnia. Les dissidents citent, d'emblée, « la falsification des résultats du dernier congrès ainsi que le détournement de 3,8 millions de dinars alors que les frais du congrès n'ont pas dépassé 360 000 DA, factures à l'appui ». Le secrétaire général, ajoutent-ils, a cédé par désistement le local du PRA situé à Boumerdès. Ils contestent en outre la création par Smaïl Abderezak de la défunte commission nationale pour l'amnistie générale (CNAG) à laquelle il a affecté le siège central du PRA et « sans consultation du conseil national ». Sur le plan politique, les membres du directoire lui reprochent la marginalisation des « cadres authentiques » du PRA. Les dissidents ont procédé, le 21 juin 2005, au retrait de confiance contre Smaïl Abderezak avec l'aval « des deux tiers » des membres du conseil national. « Il avait même annoncé sa démission, mais le lendemain il a refusé de quitter ses fonctions », témoigne le porte-parole du directoire. Dans un communiqué rendu public, hier, le directoire affirme que la situation actuelle du PRA est le fait d'une gestion « personnelle », de la « manipulation » des textes et règlements, d'une gestion financière « douteuse et frappée de suspicion » ainsi que de l'utilisation de la « violence » de la part du secrétaire général. Ce dernier, lit-on dans le communiqué, est poursuivi pour « abus de confiance, vol, malversations et détournement de finances à des fins personnelles ». Le directoire semble déterminé à renverser la vapeur en réunissant, avant-hier, à Alger, les cadres du parti dont les secrétaire général précédents. Il lance un appel pour la tenue d'un congrès extraordinaire dans le « respect » des lois et règlements en vigueur afin de dégager une direction « nouvelle et légitime » pour la participation effective à la vie politique nationale. En un mot, les dissidents déclarent viser la « refondation » du PRA.