Après plus de deux mois de repos forcé, dû à une blessure à la cuisse, contractée juste après le match Algérie-Burkina Faso en novembre 2013, l'heure est à la reprise pour Madjid Bougherra. Le capitaine des Verts devrait même tenir sa place, demain, lors de la rencontre Al Arabi-Lekhwiya. L'occasion pour le joueur de revenir, à travers cet entretien accordé à El Watan Week-end, sur une fin de saison très spéciale. -Donc, c'en est fini avec les soins... Dieu merci, j'ai terminé. Après le match disputé avec l'équipe réserve, dimanche dernier, je devrai reprendre le championnat le 25 janvier (demain, ndlr). -Donc, ce samedi vous serez d'attaque... Ce sera, en principe, mon premier match officiel après la blessure contractée en novembre 2013. -On sait que les prochains matches vont être importants afin de préparer le Mondial. On présume que la motivation ne manque pas au sein de votre club, qui est aujourd'hui leader du championnat du Qatar. C'est une bonne chose pour préparer le Mondial. N'est-ce pas ? Oui, tout à fait. L'objectif de cette saison, c'est d'être les premiers. Il y a encore la Ligue des champions et deux coupes importantes. Enfin, on fera pour tout gagner. Cela va certainement être une très bonne motivation pour être au top à la Coupe du monde. -On sait que le premier match de préparation de l'équipe nationale, c'est le 5 mars prochain face à la Slovénie. La préparation du Mondial commence-t-elle avec cette rencontre ou bien les joueurs ont déjà eu un programme de préparation spécifique depuis le match face au Burkina Faso ? Après le match face au Burkina Faso, il fallait couper et profiter un peu de notre qualification, surtout qu'il y a déjà assez de pression dans nos clubs. Mais ce n'est qu'à partir du mois de mars qu'on commencera vraiment à entrer dans la phase préparatoire de la Coupe du monde. C'est durant cette période qu'on sera fixés sur la préparation et on saura vraiment ce qui nous avons comme travail. -Il est clair que la hantise de tout sélectionneur en Coupe du monde est d'avoir sous la main des joueurs en méforme ou qui ne jouent pas dans leurs clubs. Selon vous, la situation des joueurs des Verts est-elle meilleure aujourd'hui par rapport à 2010 ? Je ne me souviens plus bien de 2010, mais je pense que la situation des joueurs était normale. Maintenant pour la deuxième partie de la saison, je pense que certains joueurs ont déjà trouvé un club et d'autres sont sur la bonne voie. Madjani est parti à Valenciennes, M'bolhi rejoue désormais dans son club, le CSKA Sofia. J'estime que pratiquement tous les joueurs vont avoir des matches dans les jambes. Et puis, il ne faut pas oublier qu'avant la Coupe du monde, on aura trois semaines de préparation. Cela sera très important pour l'équipe. -Dernièrement, la Fédération algérienne de football avait confirmé que le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, sera bel et bien l'entraîneur de l'équipe au Mondial brésilien. En tant que capitaine, êtes-vous détaché par rapport à ce qui se dit sur l'équipe nationale ou au contraire, vous suivez tout sur les Verts ? Etant blessé, je me rendais souvent en France, en Italie et au Qatar. J'étais plus concentré sur mes soins qu'autre chose. Vous savez, dans le football, il y a aussi toujours beaucoup de rumeurs. Mais personnellement, tout ce qui a été dit ne m'a pas déstabilisé. Je sais que nous avons un très bon staff technique et le président de la FAF sait ce qu'il fait. Et puis, apparemment, tout est rentré dans l'ordre. -Le tirage au sort du Mondial a fait sortir aux Verts la Belgique, la Russie et la Corée du Sud. Vous êtes de ce qui croient que les favoris du groupe H sont les Belges et les Russes ou plutôt vous pensez que l'Algérie a toutes ses chances dans ce groupe H ? On peut avoir des favoris dans un groupe, c'est tout à fait normal. Mais il ne faut surtout pas croire qu'on est une petite équipe, car cela fait deux fois de suite qu'on se qualifie à la Coupe du monde, nous faisons aussi partie des 32 meilleurs pays du monde. Cela veut dire qu'on mérite du respect. Nous avons un challenge, celui de passer au second tour. Ce que l'Algérie n'a jamais réussi à faire auparavant. Donc, au Mondial, il faut être ambitieux. -Ainsi, vous partagez un peu l'avis des supporters qui estiment qu'après trois Mondiaux, il faut aller chercher autre chose que la participation... Oui, bien sûr. Il faut essayer de donner une bonne image et passer ce premier tour. Il faudra pour cela oser. Après, on verra comment l'équipe sera le jour J. Certes, il ne faut surtout pas s'enflammer, mais cela nous ne empêche pas d'avoir de l'ambition. Dans le football, il le faut, car cela permet de progresser. -On croit savoir que vous avez à Lekhwiya un coéquipier sud-coréen, le joueur Nam Tae-hee. Avez-vous déjà évoqué avec lui le match Algérie-Corée du Sud ? Oui, on en parle souvent. A chaque fois que je le vois, en plaisantant, je lui dit qu'on va vous battre et lui il rigole. Vous savez, les Sud-Coréens sont des gens gentils, disciplinés et calmes. Mais sur le terrain, ce sera autre chose. -Y a-t-il des aspects à améliorer par rapport au Mondial 2010 afin d'espérer réaliser une meilleure Coupe du monde? Pour la préparation de 2010, je pense que tout s'était bien passé. On s'est préparés en Europe. Maintenant, chaque coach a sa propre façon de voir les choses. Tout s'est bien déroulé jusque-là. On va voir comment ça va évoluer, mais je pense qu'ils ont tout mis en œuvre et tout préparé. Et ça c'est une bonne chose. -Ce qui est sûr, c'est que les supporters seront derrière vous... Je n'en doute pas de la fidélité de nos supporters. -Votre contrat prendra fin avec Lekhwiya cet été. Vous étiez sérieux lorsque vous avez déclaré que vous étiez prêt à revenir à votre ancien club, les Rangers, sans contrepartie financière ? J'ai dit que j'ai envie de terminer ma carrière aux Rangers par rapport à tout ce que j'ai vécu là-bas. Mais cela ne veut pas dire que je vais aller demain. Peut-être dans deux ou trois ans afin d'y finir ma carrière. -Donc, vous comptez revenir en Europe avant… A l'heure actuelle, je donne la priorité à Lekhwiya, parce que les dirigeants veulent discuter avec moi. D'ici le mois de mai, je vais décider entre le Qatar et l'Europe. Aujourd'hui, je ne vous cache pas que je réfléchis beaucoup à cette question afin de me donner un plan de carrière sur deux ou trois ans. -L'Amérique latine est devenue aussi une destination pour les joueurs qui veulent terminer leur carrière sportive, à l'instar de ce qu'a fait Seedorf, au Brésil avec Botafogo. Vous ne comptez pas vous établir, par exemple, au Brésil pour y jouer après le Mondial ? C'est clair que le Brésil est le pays du football, mais ce n'est nullement dans mes projets. Ce n'est pas du tout la même vie, ni la même culture. Je suis plus en fin de carrière qu'à mes débuts. Donc, mon choix se porte aujourd'hui plus sur les pays arabes.