A l'arrêt depuis plus de quinze années, les deux mines de calcaire implantées dans la commune de Oued El Aneb (Annaba) ont été remises en exploitation il y a quelques mois. Ces deux réouvertures portent à six le nombre de carrières récemment mises en activité, à l'issue de l'opération mise en adjudication organisée par l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM). Trois autres sites de minerai de substances minérales devraient faire l'objet de la même opération d'adjudication et pourraient être mis en exploitation prochainement. Celui de feldspath implanté à Aïn Barbar dans la commune de Seraïdi a été déjà attribué à un groupe minier national. Les deux autres mines, dont une de production de pouzzolane (tuf volcanique) un adjuvant nécessaire à la production du ciment à Chetaïbi, intéressent de nombreux opérateurs économiques de la région. « L'exploitation de la mine de Feldspath à Aïn Barbar a repris timidement. Nous nous attendons à mieux dans un proche avenir. Les deux sites renferment des réserves de pouzzolane assez importantes. Ils sont à même de satisfaire les besoins des cinq cimenteries de l'est du pays », a estimé M. Benyakhlef, directeur des mines et de l'industrie de la wilaya de Annaba. A l'arrêt depuis 1992 pour cause de problème sécuritaire, les deux mines de calcaire au lieu-dit Kef Bouassida dans la commune de Chetaïbi seront mises aux enchères dans les deux prochains mois conformément au planning des opérations élaboré par l'ANPM. Remises en exploitation, elles permettront la création de 4 unités de production de ce type de matériau et la satisfaction à hauteur de 50% des besoins de Annaba. Des besoins exprimés particulièrement pour la concrétisation du programme quinquennal de logements. Compte tenu de l'important déficit en calcaire de l'ordre de 75%, la wilaya est contrainte de faire appel à d'autres régions limitrophes pour l'approvisionnement de ses chantiers. Des indices de substances minérales utiles ayant été identifiés dans différentes communes de la wilaya, l'ANPM et l'Agence nationale de la géologie et du contrôle minier (ANGCM) ont élaboré un programme de recherches et d'exploration. C'est dans ce cadre que s'est déplacée une équipe de géologues chargée d'entamer des études préliminaires. Ces derniers mois, l'optimisme est de rigueur dans le milieu local des mines. L'on parle de plus en plus de relance de l'activité minière. Elle est consolidée par des mesures incitatives à destination des investisseurs nationaux et étrangers et par des actions de promotion de la petite et moyenne mine. « Les dispositions de cette loi s'appliquent aux activités d'infrastructure géologique, de recherche et d'exploitation des substances minérales ou fossiles. Elle ne concerne pas l'eau, les gisements d'hydrocarbures liquides ou gazeux et schistes pétrolifères concernés par des dispositions spécifiques », soutien le directeur des mines et de l'industrie de Annaba. Contrairement à celle relative aux hydrocarbures et à l'électricité, cette nouvelle loi sur les mines n'a pas fait l'objet de longs débats et d'une large médiatisation. Elle met fin au monopole de l'Etat sur les activités de ce secteur tout en encourageant l'investissement privé sur la base d'une fiscalité attractive. La même loi définit de façon claire et simplifiée les conditions juridiques d'exercice de l'activité minière.