Les autorités misent sur les rentrées d'argent de la période estivale par l'ouverture de cette plage. Il faut dire que près de 50% de la population est au chômage et vit dans une insoutenable précarité. L'ouverture de la plage Aïn Rihane est le socle sur lequel misent les élus pour asseoir la stratégie de développement socioéconomique de la commune de Oued El Aneb. Malgré ses multiples potentialités, sa position géographique avantageuse et l'amélioration de la situation sécuritaire, celle-ci n'arrive toujours pas à sortir de la léthargie dans laquelle elle se trouve depuis plusieurs années. C'est ce qui a incité les responsables locaux à étudier toutes les hypothèses à l'effet de donner un nouveau souffle à cette localité distante de 30 km de Annaba, et qui s'étend sur plus de 189 km2. Ils ont finalement opté pour l'ouverture de l'une des plus belles plages d'Algérie, où se confondent mer, forêt et montagne, avec comme décor une façade maritime étalée sur près de 5 km. Un projet ne pouvant être mis sur les rails sans la réalisation d'un tronçon routier d'environ 8,5 km qui permettra l'accès à cette plage à partir du chemin de wilaya n°16 vers le littoral, d'autant que l'impératif sécuritaire a été efficacement pris en charge par les forces de sécurité tous corps confondus, rendant praticable la voie de 20 km de long qui sépare Oued El Aneb de son littoral. C'est d'ailleurs ce qui est clairement perceptible à travers le déploiement, en permanence, de postes de surveillance des forces combinées. A Oued El Aneb, cette commune à vocation agropastorale de près de 22 000 habitants, responsables et population sont plus que jamais déterminés à effacer les séquelles de plusieurs années de terreur que leur ont fait vivre, des années durant, les groupes terroristes. La seule empreinte terroriste laissée, et leur rappelant amèrement ces années, demeure l'usine de production de liège réduite en cendres en 1994. Sa rénovation et sa réouverture sont les deux autres défis que comptent relever les élus de Oued El Aneb, surtout que près de 50% de la population est au chômage et vit dans une insoutenable précarité. Un brin d'espoir en des lendemains meilleurs est aussi donné aux pères de famille et aux jeunes chômeurs, avec notamment la très attendue remise en exploitation de la carrière Kef Bouacida. Abandonnée depuis près d'une dizaine d'années pour des raisons sécuritaires, et dont les équipements et installations avaient été totalement détruits par les terroristes, celle-ci, une fois rouverte, devra répondre aux besoins en agrégats du stratégique projet de la SNTF. Il s'agit de la double voie ferroviaire Annaba-Ramdane Djamel dans la wilaya de Skikda. Le titre de concession de 39 mois a déjà été accordé par l'agence nationale du patrimoine minier (ANPM) dans le cadre d'un partenariat algéro-espagnol. Toujours à propos de la valorisation de l'activité minière à Oued El Aneb, forte de ses 15 gisements, la remise en exploitation de deux autres sites de calcaire à Kef Bouacida est aujourd'hui effective. A l'arrêt depuis 1992, ces sites ont permis la création de quatre nouvelles unités. La production en découlant est à même de satisfaire les besoins de la wilaya, à hauteur de plus de 50%. L'apport est certain si l'on tient compte de la forte demande inhérente au programme quinquennal de logements revenant à la wilaya de Annaba. Avant cette remise en exploitation, la production de cet agrégat arrivait à peine à couvrir 25 % de la demande. Pour combler le déficit, le recours aux wilayas limitrophes était, ainsi, incontournable. Jusque-là sous-exploitée, la zone d'activité de Oued El Aneb, s'étendant sur plusieurs hectares, est un autre dossier appelé à être débattu par l'assemblée dans peu de temps. Attirer le maximum d'investisseurs est un challenge que projette de relever le P/APC Layachi Boutaba, qui déclare : « La priorité actuelle est d'ouvrir Aïn Rihane aux estivants de Oued El Aneb et d'ailleurs. C'est l'une des plus belles plages de Annaba et même d'Algérie. Un site paradisiaque mais malheureusement à l'état sauvage. Débloquer l'accès à cette plage qui s'étend sur 2 km nécessite la réalisation d'un tronçon routier de plus de 8 km. C'est un projet qui me tient à cœur car c'est surtout grâce à lui que notre commune pourra renaître de ses cendres. Sa proximité avec Chétaïbi, Seraïdi et surtout la mer plaide en la faveur du double essor du tourisme balnéaire et de la pêche. Nos ambitions vont plus loin. Il est question d'en faire un village touristique de renommée nationale pour peu que nous puissions trouver une oreille attentive auprès des autorités concernées. Nous sommes loin de verser dans la démesure et, contrairement à ce qu'on affirme ça et là, nos ambitions ne sont pas chimériques ». Et d'ajouter : « La deuxième priorité porte sur la réouverture de l'usine de production de liège fermée depuis 1994. La troisième consiste en la valorisation de la ZAC dotée de toutes les commodités infrastructurelles. Notre commune est l'une des plus démunies à l'échelle nationale. Nous sommes déterminés à mettre le paquet pour la faire sortir de sa léthargie ». Ces trois projets s'avèrent incontournables et plus que nécessaires. Pour cause, le secteur agricole n'arrive plus à supporter à lui seul la lourde charge de faire vivre la quasi-totalité de la population. Les quelque 6 000 ha de terres agricoles, exploitées en grande partie dans la tomate, l'olivier et autres arbres fruitiers, se distinguent par de maigres rendements. Les aléas climatiques et le manque de moyens ont poussé les agriculteurs à jeter leur dévolu sur l'élevage et l'apiculture, deux secteurs qui leur permettent de vivoter. En fin de compte, le tourisme et la pêche demeurent la meilleure issue pour Oued El Aneb, mais faudrait-il encore que les élus aient les moyens de leur politique !