Dans une étude publiée par Le Parisien, le cabinet indépendant d'analyse financière AlphaValue envisage une chute de moitié des prix du pétrole brut dans les trois années à venir. Selon l'étude, le baril de brent (la référence européenne) pourrait descendre de 109 dollars en moyenne en 2013, jusqu'à 50 dollars en 2017, avec des premiers signes de baisse prévus dès l'été prochain. «Nous faisons face à une révolution technologique susceptible de changer le monde tel que nous le connaissons aujourd'hui», estime le cabinet. Une révolution en rapport notamment avec l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste, particulièrement aux Etats-Unis. «Depuis 2008, date de l'essor industriel de ces hydrocarbures non conventionnels, la production a augmenté chaque année en moyenne de 1 million de barils par jour (mbj). Et a atteint l'an dernier un volume effarant de 7,7 mbj, faisant des Etats-Unis le troisième producteur mondial de pétrole derrière la Russie et l'Arabie Saoudite», expliquent les experts d'AlphaValue. Les Etats-Unis ont produit en octobre dernier, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), plus de pétrole qu'ils n'en ont importé. Seront-ils premiers producteurs de pétrole mondial en 2017 ? Très possible, estime le cabinet qui prévoit qu'«à ce rythme, la production pourrait être multipliée par cinq en 2017. Entre-temps, dès 2015, les Etats-Unis auront détrôné l'Arabie Saoudite de sa première place de producteur mondial». En attendant, le consommateur américain en profite avec une croissance qui flirte les 3% et des prix à la pompe en baisse. Pour sa part, le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Nouaïmi, qui recevait en visite à Riyad, il y a quelques jours, le secrétaire américain à l'Energie, Ernest Moniz, a indiqué que «l'Arabie Saoudite voit d'un bon œil cette nouvelle source d'énergie qui contribue à combler la demande grandissante». Toutefois, tous les experts ne prévoient pas une demande en hausse et l'excédent de la production pétrolière américaine se retrouve en grande quantité sur le marché.