Un nouvel épisode secoue l'APC de Tiaret, à majorité FLN. Les protagonistes sont les mêmes élus du vieux parti. Ces derniers, jusque là en odeur de sainteté avec le maire, en sont venus à réclamer sa tête pour, disent-ils, « mégalomanie dans la conduite des affaires et mauvaise gestion ». Nouveauté cette fois-ci, c'est la kasma, sortie d'une élection récente, qui entre en lice en prenant position contre le P/APC Mohamed Amine Hallouz, « sommé de choisir entre la démission ou subir l'épreuve du retrait de confiance ». Une kasma FLN où l'on retrouve, comme par enchantement, un de ses membres par ailleurs vice-président d'APC, celui-là même qui mène la fronde. Le P/APC s'entête bien sûr et semble « faire fi de cette dissidence » menée par quelques éléments de son groupe et dit « attendre plutôt les raisons de cette fronde, loin d'être motivée pour des considérations d'intérêt général », non sans surenchérir qu'« il existe bien dans l'administration une inspection générale des finances qui contrôle la mauvaise gestion ». Le groupe d'élus FLN de Tiaret, cinq membres sur les 23 que compte l'assemblée, ne semble pas peser lourd face à l'intransigeance d'autres élus qui ne voudraient pas s'inscrire dans cette logique de confrontation. Certains élus d'autres formations ont carrément pris option avec le maire, ce qui fragilise l'action des frondeurs. Un marché controversé Joint hier par nos soins, pour donner sa vision des choses, le premier magistrat de la ville de Tiaret a déclaré que parmi les causes ayant présidé à cette sortie de ses pairs, figurent « sa position claire et sans équivoque concernant l'octroi de marchés au profit exclusif de la caste, à l'exemple de la commande ayant trait à l'opération de dératisation ». « Une opération qu'exécute le BHC à merveille alors que mes contradicteurs voudraient la piloter avec une enveloppe de près de quatre millions de dinars. » A propos de la médiation de la Kasma FLN, le P/APC estime que « cette structure a entendu les deux parties en conflit et avait suggéré des solutions » mais, ajoute-t-il, « cela n'entrave en rien la bonne marche de l'APC qui fonctionne le plus normalement du monde, avec des élus d'El Islah et d'autres formations ». Est-il utile de rappeler que la délibération votée il y a quelques mois pour la reconstitution de l'exécutif n'a pas reçu d'agrément de la part de la tutelle, ni de réponse. C'est dire alors l'embrouillamini dans cette assemblée qui, bien que connaissant une réelle dynamique, aurait pu valoir à ses citoyens d'autres motifs de satisfaction.