Toujours à travers l'ambition affichée d'allier une musique savante et le patrimoine, l'Orchestre symphonique national (OSN) ne déroge pas à cette tradition. Il le prouve en accompagnant le chanteur de hawzi et de l'andalou, Samir Toumi. Elégance, grâce et authenticité. Tels sont les maîtres-mots qualifiant la performance du chanteur Samir Toumi, qui n'est plus à présenter. L'enfant terrible et de la balle du hawzi et de l'andalou était l'invité, samedi soir, de l'auditorium de la Radio nationale, à Alger, et ce, au grand bonheur des mélomanes et autres amateurs de bonne musique algérienne et universelle. Samir Toumi, sémillant, arborant un costume dont la couleur est cette note bleue, le «monsieur propre» de la musique arabo-andalouse, gentleman charmeur, il chante debout, partition en main, contrairement à sa traditionnelle formation de hawzi où il évolue assis avec ses musiciens.La fameuse «gaâda» (ailleurs ce sont les concerts seated). Manel, une voix Il était accompagné par le «big band» de l'Orchestre symphonique national, sous la direction du maestro Rachid Saouli, sous la houlette de Abdelkader Bouazara, directeur de l'OSN et la chorale polyphonique d'Alger. Contre toute attente, Samir Toumi assurera vraiment ! Il a offert un récital plutôt assimi (algérois) «berouali» et immanquablment festif et jovial. Aussi, le crooner algérois interprétera un florilège de grands standards, comme Rit El Raid, Mouniati, Rim Ramatni, Ya Saqui Wesqui Habibi, Taht El Yassmina, Lamouni Elli Gharou Menni, Welfi Ya Malak, Wine Enbatou, El Khilaa Taadjebni ou encore Acheki Oua Gharami. La guest star de la soirée sera une «Lady In Red» (Chris DeBurgh) ou encore «The Woman in Red», comme dirait Stevie Wonder. C'est la chanteuse d'andalou et présentatrice de l'émission «Alhan Wa Chabab», Manel Gharbi, vêtue d'un ensemble rouge. Manel donnera la réplique à Samir Toumi sur le titre Shams. Un duo chic et choc ! Et Manel a donné de la voix. Un phrasé très moelleux. Une délicatesse, un talent ! La preuve ! Samir et Manel seront longuement ovationnés et salués par des youyous. Une salle chauffée à blanc ! Une ambiance nuptiale algéroise rehaussée par le nostalgique et populaire, pour ne pas dire «chaâbi», banjo. Et pour rendre la pareille au public en or, Samir Toumi gratifiera l'assistance avec la chanson Sara. Avec une mention spéciale pour la section cuivres de l'OSN qui a joué avec une remarquable subtilité. L'Adagio d'Albioni La première partie du spectacle a été officiée par l'OSN qui a proposé un répertoire d'une grande mélomanie et un excellent choix rhapsodique. Du Schubert avec L'Inachevée (1er mouvement), d'Offenbach avec Barcarole, des contes d'Hoffmann, du Strauss avec La Marche de Radetzky, où le public battra la mesure, du Glinka avec en ouverture Ruslan et Ludmila. L'OSN fera fort avec l'Adagio d'Albioni. Un interlude orchestral, plaintif, mélancolique, éloquent ! La beauté de la tristesse ! L'Orchestre symphonique national a pour mission de promouvoir, diffuser et faire découvrir la musique classique universelle à travers toute l'Algérie. Il a aussi pour objectif la revalorisation du patrimoine de la musique algérienne sous sa forme symphonique, en collaboration avec les différents partenaires culturels nationaux et internationaux.