Alger est pop ! Enfin populaire. Chaâbi, quoi ! Et pour cause ! Mercredi dernier, elle a culminé au sommet de la salle Atlas. Alger a été célébrée philharmoniquement par une vingtaine de chanteurs excellant dans le chaâbi, assimi, hawzi, sous la direction de l'Orchestre symphonique national (OSN). Populairement chaâbie, Alger vaut bien une messe. Non, une grand-messe ! Aussi, le spectacle, organisé par l'Offie national de la culture et de l'information (ONCI), en collaboration avec l'Orchestre symphonique national (OSN), a été baptisé pour la circonstance «Si Alger m'était chantée». Un show ayant drainé plus d'un millier de spectateurs venus rendre hommage à la ville qui a droit de... cité de Sidi Abderrahmane et de ses enfants terribles et de la balle de la Casbah. Tels que Chaou Abdelkader, Abderrahmane El Koubi, Mohamed Lamari, Réda Doumaz, Didine Karoum, Samir Toumi, Naïma Dziria, Hamidou, Nacereddine Chaouli, Nadia Benyoucef, Toufik Aoun, Radia Manel, Sid Ali Lekkam, ou encore Nadia Baroud. Et ce, musicalement parlant ! Et plus précisément d'une manière classique. A l'occasion de la commémoration du 53e anniversaire des manifestations populaires du 11 décembre 1960, en présence de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture. L'Orchestre symphonique national (OSN) avec en appoint la Chorale polyphonique d'Alger, alignera 56 musiciens et choristes. C'est dire du concert grandeur nature déclinant du chââbi philharmonique aux manœuvres orchestrales, comme dirait l'OMD (Orchestral Manœuvres In The Dark). Mais ici, ce n'est guère sombre. Au contraire ! C'est irradiant et brillant ! Sous la direction et les auspices du maestro Rachid Saouli, l'auditoire massif se retrouvera porté et transporté dans un «trip» et il ne sera pas déçu du voyage. Une atmosphère fleurant bon la nostalgie d'antan (D'zaïr K'dima), ses fragrances, ses souvenirs, la zorna, et puis le bon vieux temps. Ainsi, le chanteur Didine Karoum qui n'est plus à présenter, interprétera le standard Ya D'zaïr de Ahmed Wahbi, Mohamed Lamari, le ténor de la Casbah, Djazaïria, Nadia Baroud, L'Dzayer Inchallah Ats'Hlodh de Chérif Khadem, Sid Ali Lekkam, Allô Allô du maître du chaâbi, le regretté El Hadj Hachemi Guerrouabi. Moh KG2 créera une ambiance festive algéroise avec son hit Assima Assima, Nacereddine Chaouli avec Ana Lik Ya Lalla, Nadia Benyoucef avec Sidi Abderrahmane, Kamel El Harrachi, le fils de son père — le regretté Dahmane El Harrachi — avec Ya D'zaïr (un autre titre éponyme de Dahmane El Harrachi), Samir Toumi avec Ya El Bahdja… Avec, comme bouquet final, la performance chorégraphique Zahwa ou M'raha du Ballet de l'ONCI. «C'est un message qu'on veut donner et transmettre à notre jeunesse à l'occasion 11 décembre. Montrer que notre patrimoine est précieux et beau. Et puis, il s'agit de fêter Alger d'une manière différente. A travers une fusion. Le traditionnel et le classique. Quelle discipline !», nous confiera Abdelkader Bouazara, directeur de l'Orchestre symphonique national. Bref, Alger chantée, contée et racontée, de par un show frais, fluide, synchrone.