Dans plusieurs cités de la ville, des bandes de cambrioleurs sévissent en toute quiétude, usant même d'un matériel lourd pour enfoncer les portes ou faire éclater les serrures. Dans la nuit du 31 janvier au 1er février derniers, un vol spectaculaire a été perpétré par des inconnus dans un immeuble au 2 rue Mouloud Feraoun, où se trouvent regroupées plusieurs professions libérales. En sus de l'argent, des ordinateurs avec accessoires, des chauffages, un matériel de bureau et plusieurs autres effets et instruments nécessitant logiquement un moyen de transport pour pouvoir les déplacer vers un autre endroit, ont été déplorés comme objets volés par les victimes. «Les auteurs ont pris tout leur temps pour chercher et trouver l'endroit le moins fortifié par le baraudage et ils ont procédé en professionnels à en juger le matériel et les outils utilisés lors du casse», a déclaré un médecin locataire dans cet immeuble. Une plainte a été déposée par les victimes pour vol par effraction. Quelques heures auparavant, un autre médecin, exerçant dans son cabinet à la rue Zighout Youcef, avait subi le même sort. Il s'agit là aussi d'un scénario identique et les auteurs de ce forfait seraient liés à une même bande de malfaiteurs, selon des témoignages concordants apportés par l'ensemble des victimes. A la cité Baoulou, les citoyens s'en plaignent. «Dans notre cité, rares sont les immeubles qui n'ont pas connu de visites nocturnes de la part des cambrioleurs expérimentés», nous a confié un habitant. L'une des anecdotes les plus répandues dans ce quartier résidentiel est celle racontée par un père de famille qui s'est retrouvé, une fois, nez à nez avec un délinquant à l'intérieur de sa maison. Immobilisé pendant quelques secondes par la surprise avant de pouvoir réagir, l'homme, avant d'alerter ses voisins d'engager une course-poursuite, devait répondre à une question sentence lancée par le cambrioleur : «N'as-tu pas trouvé meilleur moment pour te réveiller ? Espèce de ... ». Cette même situation est vécue par les habitants des cités Djenene Teffeh, Diar Ezzerga et Bendada. Des groupes composés de trois à cinq individus sévissent de nuit et utilisent des outils lourds pour enfoncer les portes ou faire éclater les serrures. Dans son bilan mensuel du mois de janvier de l'année écoulée, les services de la police judiciaire font état de l'arrestation de deux malfaiteurs âgés de 20 ans et qui ont réussi à s'introduire dans l'appartement pour subtiliser des bijoux et une importante somme d'argent, au moment où la propriétaire devait s'occuper du ménage au bas de l'escalier. C'est dire tout le sang froid et l'audace de ces énergumènes. Le phénomène a pris d'autres proportions dans la mesure où les auteurs stationnent carrément leurs véhicules devant les maisons ciblées et montent un véritable chantier où l'on associe soudeurs à l'arc et maçons payés à la pièce. Une source digne de foi nous a déclaré que plus de 90% des vols par effraction sont commis par des récidivistes notoires, remis en liberté après des peines de prison de quelques mois.