Une rencontre P/APC-comités de quartier s'est déroulée, jeudi, au théâtre Mustapha Kateb, dans un climat d'entente et de cordialité. Après une entame du président de l'association des comités de quartier, en l'occurrence Noureddine Mosbahi, où il était surtout question du rôle du mouvement associatif dans l'essor de la commune, le nouveau P/APC de Souk Ahras, Mohamed Fettar, a d'emblée annoncé un programme ambitieux pour la ville, comportant 70 points, et nécessitant, d'après lui, une enveloppe de 1,5 milliards de dinars. Celui-ci ne ratera pas l'occasion pour déclarer que tous les membres de l'exécutif communal travaillent dans la sérénité, sans clivage aucun. A ce propos, il dira : « Pour faire face aux problèmes multiples que compte notre commune, nous avons désigné des commissions qui seront chargées de recenser les points noirs qui figureront sur la liste des quartiers à prendre en charge dans l'immédiat. Il s'agit, entre autres, des cités où les conditions de vie accusent un retard flagrant en matière d'aménagement. Pour ce faire, l'implication de toutes les parties est indispensable, et les représentants des quartiers dans cette opération seront un support de taille ». L'aménagement des cités résidentielles, l'embellissement des différentes artères, la lutte contre les décharges sauvages et l'amélioration de l'environnement des citoyens sont autant d'aspects développés par le premier magistrat de la ville, qui précisera à propos des fuites d'eau constatées à travers certains quartiers, que le phénomène a été débattu avec les responsables de l'Algérienne des eaux, et qu'il sera résolu incessamment de manière définitive. L'autre phénomène, celui des vaches errantes, qui se pose avec acuité dans la partie sud de la ville, et soulevé d'ailleurs par des citoyens dans leurs doléances écrites, sera fermement réprimé par la commune, et les bêtes livrées à elles-mêmes seront saisies et conduites à l'abattoir. La plaie des bidonvilles L'éradication des bidonvilles est une autre priorité de l'exécutif communal, lequel s'atèle d'ores et déjà à établir un diagnostic réel de la situation prévalant à travers les zones de la périphérie. Le maire, qui prévoit une attribution de logements pour dimanche au profit des habitants du bidonville de Diar Ezzerga III, a déclaré que la destruction des baraques sera systématique. Il ne s'est pas également gêné pour fustiger certains comportements malsains inhérents à ce problème, à savoir la corruption en premier lieu,disant : « A l'approche de chaque attribution de logements, la baraque est cédée à un autre occupant moyennant une somme d'argent,ce qui complique la tâche des responsables communaux, et rend le problème inextricable ». Par ailleurs, un citoyen de la cité Djenene Teffeh prendra la parole pour signaler une foultitude de problèmes auxquels se trouvent confrontés les citoyens dans cette agglomération, notamment les routes défectueuses, la prolifération des chiens errants, l'absence d'aires de jeux, et les vols par effraction, lesquels ont atteint la côte d'alerte, selon l'intervenant. Un autre de Berrel Salah, quartier frappé de plein fouet par la misère et l'insalubrité, d'ajouter : « Nous vivons dans un dépotoir grandeur nature et nous sommes en majorité asthmatiques à cause de l'humidité et de la décharge publique, qui est à quelques dizaines de mètres de ma maison. Nous avons maintes fois demandé son déplacement vers une zone appropriée, nos doléances sont restées lettre morte ». A la cité Aïn Ouaâd-Allah, c'est surtout l'éclairage public qui fait défaut. Le président du comité de quartier a signalé, en outre, l'existence dans cette partie de la ville de plusieurs bandes de malfaiteurs, spécialisés dans les agressions et les vols par effraction. « La prolifération des baraques et autres constructions de fortune y sont érigées au vu et au su de tous », a-t-il souligné. Les malfaçons constatées dans les travaux de viabilisation de Haï Ennasr, l'état piteux dans lequel se trouvent les chaussées de la cité Ibn Rochd, et le phénomène de drogue à la cité Bendada, ont été d'autres points soulevés par les citoyens dans leur sévère réquisitoire. Au-delà des vertus de la thérapie de groupe, le débat a été un modèle de concertation à inscrire, nous l'espérons, dans les nouvelles mœurs de la commune. L'intervention du vice-président de l'APC, chargé des affaires sociales, au milieu des débats, a toutefois été perçue comme une fausse note. « Il n'y a que l'incivisme des citoyens qui est responsable de l'insalubrité constatée à travers les quartiers ainsi que la dégradation de l'environnement », fera-t-il remarquer. Et de conclure : « Il ne faut pas adresser trop de doléances écrites à l'APC ».