Ali Benouari est ambitieux pour l'Algérie. L'expert international ès finances a procédé, hier matin à Alger, a l'annonce officielle de sa candidature à l'élection présidentielle d'avril 2014. Pour bien faire passer son message aux nombreux journalistes venus l'écouter à l'hôtel El Djazaïr, l'ancien ministre du Budget a fait les choses en grand. Il veut visiblement donner un aspect moderniste à sa campagne à laquelle il a donné comme slogan «Pour l'Algérie». C'est du déjà entendu, certes. Mais l'énoncé du projet, fait dans un arabe approximatif, comporte une nouvelle tonalité. D'abord sur le plan programmatique, puisque Ali Benouari propose la fondation d'une deuxième République qui commence par «le changement du système tout entier». Rompu aux pratiques politiques occidentales, Ali Benouari veut en instaurer de nouvelles. Ce qui passe par des décisions urgentes et immédiates. «Si je suis élu, ma première décision sera de dissoudre l'APN. Car, on ne peut pas vouloir changer le système et garder les institutions qui en sont l'émanation», a-t-il argué. Selon lui, «l'échec de ce système est total et cela ne date pas d'aujourd'hui. Il faut donc tout changer». Un changement qui devra aboutir, au bout de cinq ans, à une révision totale de la Constitution. «La création de la deuxième République algérienne est un objectif réaliste. Elle résultera d'un processus qui s'étalera sur plusieurs années, même si certaines réformes interviendront très rapidement, dès 2014. Le choix de ne pas se presser pour élaborer et adopter une nouvelle Constitution se justifie par le souci de réunir le maximum de conditions favorables avant de passer à un système politique complètement nouveau. La transition douce, pacifique est préférée au changement brutal. C'est dans 5 ans que le pays adoptera des institutions complètement nouvelles», avance Benouari. En plus des réformes politiques, Ali Benouari préconise une refonte totale du système économique. Cela passe par l'instauration d'une vraie économie de marché. Le candidat à la candidature critique, entre autres mesures du gouvernement, la règle des 51/49%. Pour lui, cette mesure «vise à exclure les petits investisseurs». Par contre, il dit ne pas comprendre les aides fiscales accordées aux entrepreneurs privés. «On ne peut pas accorder des exonérations fiscales à des gens qui ne paient même pas leurs impôts», a-t-il dit. Sur le plan social, Ali Benouari préconise une «aide personnalisée dans l'accès au logement». Il dénonce également le fait de «subventionner tout et pour tout le monde». Mais avant de concrétiser ce programme, Ali Benouari devra passer l'écueil de récolter 60 000 signatures dans au moins 25 wilayas.