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Diplomates enlevés : Les difficiles négociations d'Alger
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Publié dans El Watan le 14 - 02 - 2014

Les négociations pour libérer les diplomates algériens, enlevés en avril 2012, se poursuivent. Marchandage au milieu du désert.
«J'étais à Gao quand les hommes du Mujao sont arrivés pour enlever les diplomates algériens. Sid Ahmed Knibi a 55 ans. Il était imam à la mosquée de Gao avant que les djihadistes ne le chassent. Un des leaders du goupe m'a alors expliqué que les diplomates n'était pas des “otages“ mais des “prisonniers de guerre“, puisqu'ils sont, pour l'essentiel, soit d'anciens militaires, soit des fonctionnaires des Affaires étrangères. Il m'a aussi expliqué que leur objectif n'était pas de demander de l'argent mais la libération de prisonniers.» Des sources sécuritaires au sud de l'Algérie et au nord du Mali affirment que les négociations en cours pour obtenir la libération des otages se poursuivent et que la principale revendication des terroristes concerne, en effet, la libération de prisonniers. Depuis la libération des trois otages en juillet dernier, annoncée par le porte-parole du Mujao, Adnan Abu Walid Sahraoui, et confirmée par le chef de la diplomatie de l'époque, Mourad Medelci, les discussions ne se sont jamais arrêtées. Les Algériens utiliseraient pour cela trois canaux. Le premier : celui des négociateurs de la tribu des Imuhars, essentiellement des commerçants de Tessalit, dont certains membres sont des combattants du Mujao. «Ils sont venus à Tamanrasset pour rencontrer de hauts responsables algériens et parler de Sultan Ould Badi, responsable, aux yeux des Algériens, de l'enlèvement des diplomates.»
Tiguentourine
Ce djihadiste malien avait revendiqué, en décembre 2013, l'attentat de Kidal où deux soldats sénégalais de l'ONU avaient été tués. Issu de familles arabe et touareg, Sultan Ould Badi s'est surtout fait connaître en enlevant des otages européens pour les revendre à des groupes islamistes armés. Un moment proche d'Abou Zeid, il a ensuite intégré le Mujao et finalement créé son groupe. Deuxième canal : celui des hommes d'Iyad Agh Ghali, de la tribu des Ifoghas. Troisième canal : des négociateurs proches de Adnan Abu Walid Sahraoui. «Dans ces négociations, l'Algérie compte sur l'aide du Mali et du Niger, où se trouvent des prisonniers qui pourraient éventuellement être libérés, précise une source proche du dossier. Car l'Algérie ne veut pas libérer les terroristes de Tiguentourine. Elle compte aussi sur les forces françaises qui, à plusieurs reprises, ont sécurisé des passages pour que des groupes de négociateurs.» C'est le cas pour Mohamed Ould Ahmed Di, dit Rougi, ou Cherif Ould Tahar, aussi narcotrafiquant, et contre qui un mandat d'arrêt international a été lancé. Dans le Sahara, les négociations pour la libération des otages obéissent à des protocoles très stricts. Abdeljalil Qoqa, 28 ans, a passé un an et demi dans les rangs de Ançar Eddine.
Guérilla
Il raconte. «Je travaillais comme chauffeur chez Cheikh Amar, un des proches de Iyad Ag Ghali. Quand il a formé le groupe Ansar Eddine, il a réfléchi à mieux nous entraîner et nous a envoyés chez AQMI. Car lors des premiers combats, les Touareg d'Ançar Eddine se sont révélés moins bien formés. Ils n'enregistraient que peu d'avancées sur le terrain, que ce soit dans les villes ou le désert. A l'inverse des combattants d'AQMI pour lesquels les combats tournaient très vite à leur avantage.» Lors des sessions d'entraînement (à la guerilla ou à l'espionnage), les éléments d'Ançar Eddine apprennent à tirer, à mener des assauts sur des fortifications de jour comme de nuit, à actionner des explosifs à distance ou encore à fabriquer des bombes artisanales. «Pendant les moments de repos, nous discutions avec nos formateurs. L'un d'eux s'appelait Kacimi alias Abou Fayçal ; le deuxième, Ibrahim, alias Abou Adnane, poursuit Abdeljalil. C'est là que j'ai appris comment les négociations se menaient pour libérer les otages.»
Intermédiaires
D'après son récit, les contacts entre les ravisseurs et les pays dont sont originaires les otages commencent deux ou trois semaines après le rapt, souvent à travers des notables touareg de la région. «Je connais un de ceux en lien direct avec le négociateur Mustapha Ould Chaffi (Burkinabais qui a participé à la libération des otages français en octobre dernier, ndlr). Il s'apelle Tound Ag Abdallah. Un des notables de la tribu des Ifoghas. Les ravisseurs refusent de nouer des contacts avec les intermédiaires les premiers jours de l'enlèvement jusqu'à ce que les otages soient transportés vers un endroit sécurisé, dans une des caches de l'émirat du Sahara.» Il se peut aussi que les notables passent par des contrebandiers qui activent leurs réseaux à Gao, Kidal et Agadez. «Les notables prennent contact avec les proches des contrebandiers. Ils donnent leur parole d'honneur qu'ils ne transmettront aucune information aux services de sécurité. Deux intermédiaires dans les négociations des otages autrichiens ont été tués par AQMI il y a deux ans au nord du Mali parce qu'ils avaient donné l'endroit où se cachaient les terroristes.» Après avoir fixé un premier rendez-vous, le notable targui rencontre le contrebandier. Il circule plusieurs jours dans le désert pour être sûr qu'il n'est pas surveillé.
CAISSE METALLIQUE
«Il laisse ensuite dans un endroit précis, déjà désigné par l'intermédiaire et les groupes armés grâce au GPS, une caisse métallique à l'intérieur de laquelle se trouve un appareil GPS programmé sur un endroit dans le désert qui fixe le prochain rendez-vous, poursuit Abdeljalil. C'est là que le représentant des ravisseurs rencontrera le négociateur.» Les rendez-vous se succèdent ensuite. «Un contact avec les terroristes peut prendre cinq jours à deux semaines. Cette méthode de rendez-vous a été inventée par les services de sécurité algériens pour convaincre certains terroristes de se rendre, dans les années 1990. Lors de ces rendez-vous, les djihadistes insistent toujours sur l'approvisionnement en nourriture et en médicaments.» Car vivre dans le Sahara revient très cher aux djihadistes. «Les salafistes armés sont obligés d'acheter de l'eau auprès des nomades à 10 euros les 200 litres, surtout depuis que les forces maliennes ont bouché la plupart des puits de la région. Le carburant peut atteindre 2 euros le litre. On paie 50 kilos de riz 40 euros. C'est pour cela que les groupes ont besoin de beaucoup d'argent, ce qui oblige les terroristes à traiter avec les contrebandiers et trouver de l'argent par n'importe quel moyen. Les négociations commencent toujours à la demande des gouvernements ou de ceux qui négocient en leur nom d'avoir l'assurance que les otages sont en bonne santé. Alors que de leur côté, les terroristes demandent de l'argent et la libération de leurs prisonniers. Dans tous les cas de kidnapping, la décision est toujours prise par l'émirat du Sahara sans jamais arriver jusqu'à Droukdel.» En face, les services de sécurité cherchent, en vain, des failles dans le dispositif. Awako Khalil a été officier de la gendarmerie malienne pendant plus de trente ans. Il vit aujourd'hui à Kidal où il tient un magasin de téléphones portables. Il raconte : «J'ai participé à une enquête de kidnapping à l'ouest du Niger. En 2009, on nous avait demandé d'enquêter sur le rapt de l'émissaire onusien. On avait découvert qu'une des voitures ayant servi au kidnapping avait été revendue au marché de Kidal.»
MEDICAMENTS
Awako Khalil a été arrêté par Ançar Eddine quand le groupe contrôlait le nord du Mali. Après quoi, il a décidé de partir à la retraite. «Lors des enquêtes sur les kidnappings, nous nous intéressons à cinq activités : les bureaux de change au Mali, au Niger, au Burkina, jusque dans le Sud algérien, là où l'argent des rançons est échangé. Le vol de 4x4, les véhicules avec lesquels les terroristes procèdent aux enlèvements. Les guides et les chauffeurs, dont certains, sous la menace, sont recrutés par les groupes armés et leur vendent les informations sur les mouvements des étrangers et leurs itinéraires. Les agences de voyages et les hôtels où les employés sont aussi sollicités pour vendre des informations. Enfin, le commerce des médicaments.» Car les groupes armés achètent des médicaments en grandes quantités, soit pour soigner leurs otages à cause des conditions de détention, ou parce que les otages sont déjà des malades chroniques, ou parce qu'ils ont été blessés lors des opérations de kidnapping. Ils les achètent en général très loin du lieu de l'enlèvement et de la détention. «Si le rapt est fait au Niger et que l'otage est détenu au Mali, les médicaments sont achetés en Algérie, au Burkina ou au Nigeria. Bizarrement, les autorités délaissent cette activité au profit des trafics d'armes et de drogues.»


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