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Bouteflika crie au complot
Le président reconnaît la profondeur de la crise
Publié dans El Watan le 19 - 02 - 2014

Un réveil tardif et un discours dissonant aux accents de pompier pyromane.
Après avoir laissé, des mois durant, pourrir la situation, s'exacerber jusqu'au paroxysme les conflits, le président Bouteflika, ministre de la Défense, chef suprême des armées, sort (enfin) de sa réserve pour «défendre» la République et ses institutions menacées, à ses dires, d'«anéantissement». Hier, à l'occasion de la Journée nationale du chahid, le chef de l'Etat, dans un message lu en son nom par Mohamed Cherif Abbès, ministre des Moudjahidine, a donné la pleine mesure de ses dons d'équilibriste et de funambule au-dessus d'une «planète Algérie» aux reliefs apocalyptiques. Bouteflika justifiera sa sortie ( tardive), prenant prétexte d'«un contexte politique et social (veille d'élection présidentielle) marqué, d'après lui, par la confusion qui a gagné les scènes politique et médiatique» et suscité «l'appréhension des citoyens sous l'effet des manœuvres de désinformation internes et externes, arguant de l'existence supposée, entre les hautes institutions du pays, de conflits aux conséquences redoutables sur la sécurité et la stabilité» qui «m'oblige à exprimer ce qu'il me revient de dire afin de rétablir les choses dans leur juste perspective».
«Conflits fictifs», «intoxication», «guerre médiatique», «processus de déstabilisation», «fitna», «division», «rivalités», «danger perceptible», «menaces tangibles», etc., tout le bréviaire de la «pré-guerre», de la fin proche du monde est convoqué, servi en ces temps incertains, à des compatriotes avides d'assurances, de déclarations rassurantes. Le président Bouteflika se place d'emblée au-dessus de la mêlée, se met, non sans ironie, à équidistance des différents protagonistes – qu'il se refuse de nommer – et qu'il renvoie allègrement dos à dos : «Ce message s'adresse aux uns et aux autres avec toute la franchise que me dictent la Constitution et la fidélité aux sacrifices des chouhada.» Déni de la réalité ou syndrome de Ponce Pilate, le président Bouteflika se lave les mains des déclarations et agissements, imputables pourtant à des personnages composant son clan et cercle immédiat : «Les conflits fictifs fomentés entre les structures de l'Armée nationale populaire relèvent d'un processus de déstabilisation bien élaboré par tous ceux que le poids de l'Algérie et son rôle dans la région dérangent», écrit-il sans désigner cette puissance étrangère coupable de conspiration. Ce «processus (qui), poursuit-il, peut malheureusement être favorisé par le comportement irresponsable des uns et le manque de maturité des autres, sous l'influence des différents volets de la guerre médiatique menée présentement contre l'Algérie, la présidence de la République, l'Armée nationale populaire et le Département du renseignement de la sécurité». Pour une «première» c'en est une. Incontestablement. Le président Bouteflika, chef des armées, installe sous les feux des projecteurs une direction de l'institution militaire, le DRS en l'occurrence, la singularise, l'isole à dessein dans le présent discours.
Bouteflika ressasse l'antienne, crie au complot extérieur. Enigmatique et vaporeux, le message du président Bouteflika prendra pour cible «certains (qui) aujourd'hui semblent avoir choisi d'emprunter des chemins sinueux, en oubliant le devoir patriotique à l'égard de la patrie», non sans avoir fait le distinguo entre «les uns et les autres», drapé des meilleures intentions, du respect, notamment de la liberté d'expression, de la liberté de la presse qui tantôt sont encensées, tantôt défoncées. «Les positions affichées par les uns et les autres peuvent s'inscrire dans le cadre de la liberté d'expression consacrée par la Constitution. Mais quand ces opinions, dont certaines sont inspirées par des vecteurs hostiles à l'Algérie, tentent de créer des confusions et développer des thèses subversives sur l'existence de conflits entre des institutions de la République, tous les citoyens doivent prendre conscience du danger de déstabilisation» véhiculé par des démarches qui relèvent, à ses dires, de «l'opération d'intoxication et de manipulation» des faits. «Comme tous les citoyens peuvent le constater, prend-il à témoin, à travers la lecture et le suivi des informations, des efforts soutenus et multiformes sont déployés pour créer la confusion et générer la peur, ressasser la thèse des soi-disant conflits entre les institutions constitutionnelles, entre la présidence de la République et d'autres instituions au sein du ministère de la Défense nationale et entre des composantes de l'Armée nationale populaire» dont l'objectif visé est d'«affaiblir l'Algérie».
La chute du message présidentiel n'en est pas moins vertigineuse, saturée d'insinuations et de sous-entendus graves. Après avoir pris à témoin «les citoyens» algériens, le chef de l'Etat fait appel à «l'ensemble du peuple algérien», à sa «conscience patriotique», comme s'il s'agissait de conjurer une conspiration, un coup d'Etat ou, pire, une invasion ennemie : «Notre objectif est la préservation de ce pays pour les générations actuelles et futures et le parachèvement de l'édification de l'Etat où prévaudra la pleine citoyenneté, l'état des institutions dont les responsables s'engagent à respecter dans la lettre comme dans l'esprit la Constitution et les lois de la République, et à faire preuve de dévouement et d'abnégation au service du développement et du progrès du pays, un Etat au service exclusif du vaillant peuple algérien, tout entier, un Etat où il ne sera plus permis que perdure l'arbitraire bureaucratique animé par l'esprit de lucre et d'enrichissement illicite aux dépens du citoyen et de l'Etat, ni de mettre les missions et les moyens humains et matériels des institutions au service de clientèles claniques ou d'en user à des fins égoïstes, partisanes ou sectaires pernicieuses, aux dépens du vaillant peuple algérien qui a tout consenti pour sa patrie et tant donné qu'il mérite que ses serviteurs fassent, tous, preuve de loyauté à son égard et veillent jalousement à préserver sa fierté et sa dignité.» Des mots qui sonnent soit comme un aveu d'échec après quinze ans de règne soit comme un programme électoral pour une présidence ad vitam aeternam.


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