Avec des larmes et une immense joie sur le visage, Hadj Benyassaad, un octogénaire, s'est ressaisi pour nous dire : «Je pense que ce n'est que maintenant que je vais mourir dans une habitation». Alors que les éléments de la Protection civile s'affairaient à le mettre sur la civière pour le déloger de l'abri qu'il n'a pas quitté depuis plus d'une quinzaine d'années, lui le handicapé, qui n'était pris en charge que par sa vieille. C'était l'une des frappantes scènes ayant marqué l'opération de recasement inscrite dans le cadre de la lutte contre le logement précaire et entamée ce jeudi par les autorités de la daïra de Yellel et ayant concerné cette fois Douba, un vieux regroupement de la commune de Kalaa, une cité historique. Six familles ont été relogées dans des habitations neuves sises à Semmar, une nouvelle agglomération de la circonscription où des commodités de la vie sont réunies. Trois autres familles du douar «Hejajera» de la même commune ont été concernées par la même opération. Ces dernières vivaient dans des conditions indescriptibles même si elles renvoyaient à l'âge de la pierre. «Je n'ai pas trouvé où me refugier avec mes deux filles», a lancé le père Mohamed, un aveugle de surcroît, qui affirmait que leur vie était dure dans leur taudis, une niche plutôt. Brahim, un collégien du même douar, qui vivait avec sa mère, était étonné de voir l'engin démolir leur maison alors qu'il revenait de son CEM. «Je suis très content de quitter cette baraque pour rejoindre une habitation décente m'offrant de meilleures commodités pour ma scolarisation avec d'égales chances avec tous les autres du milieu urbain», dit-il. Pour revenir à Douba, un genre Casbah, les autorités locales (le chef de daïra et le maire) ont plaidé pour sa réhabilitation. C'est un riche patrimoine et tous ses enfants notamment ceux qui l'on quitté sont vivement sollicités pour y revenir pour lui redonner vie, a affirmé le chef de daïra en veillant sur l'opération de recasement qui a touché jusque-là 20 familles.
